Insécurité à l’Est de la RDC : La vérité dans les yeux

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Pour éviter de voir la vérité du terrain à travers les yeux des autres, Goma, Beni, Butembo, Bunia ainsi que les acteurs du terrain, ont été visités par le Président de la République, Félix Tshisekedi au mois de juin dernier. Le chef des armées est allé voir dans les blancs des yeux de toutes les parties prenantes, la vérité sur la chaude situation de l’Est.

Provocations, soutiens aux différents mouvement rebelles actifs en RDC, menaces réciproques des représailles, pillages des ressources minières, massacre des civiles, terrorisme, développement des économies criminelles transfrontalière, la tension permanente aux frontières des Etats des Grands Lacs qui se sont livrés dans le passé, des guerres par procuration à l’Est de la RDC, cause des massacres permanents des populations, ont poussé le chef de l’Etat et commandant suprême des forces armées, Félix Tshisekedi Tshilombo à établir pendant plusieurs jours, le centre de commandement du pays, dans la zone opérationnelle en état de siège.

Des guerres et des tueries à ne plus finir, des poches des tensions permanentes, font de l’Est de la RDC, un véritable Wild West (Ouest sauvage), qui pousse certains analystes de la RDC à conclure exclusivement à l’influence des multinationales dans le chaos congolais qui rappelle la guerre de l’or noir que les célèbres westerns nous ont présentée de l’Amérique du 19ième siècle, nous exigent de sortir des actions cosmétiques pour des solutions durables.

Le chef de l’Etat restant dans la droite ligne des promesses à tenir, a effectué au mois de juin dernier, un déplacement au kivu et en Ituri afin de palper du doigt, les réalités de l’évolution des opérations qu’il a ordonnées à travers l’état de siège pour rétablir l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays.

*La malédiction qui vaut de l’or*

Paradoxalement à ses richesses, la République Démocratique du Congo est freinée dans son élan de développement par une malédiction qui vaut des milliards, ses ressources naturelles. L’un de derniers pays en indice de développement du PNUD, notre pays, regorge une immense richesse naturelle. Systématiquement Exploité, depuis la colonisation, au seul profit d’intérêts occidentaux, les ressources hydrauliques, l’or, les diamants, les cuivres, les coltant, l’uranium, le cobalt attirent l’attention des multinationales. Le pays, plus grand producteur de cuivre en Afrique, détient la moitié des réserves planétaires et assure à lui seul plus de la moitié de la production mondiale de cobalt, soit environ 66 000 tonnes en 2016 sur une production globale estimée à 123 000 tonnes la même année. La concentration de la production de cobalt en RDC a plongé l’Est du pays dans june instabilité permanente.

La production congolaise alimente les multinationales très dépendantes de ces ressources, comme Apple, Samsung, Volkswagen ou Tesla, un géant américain dont le siège se trouve à Palo Alto, en Californie, dans la silicon Valley, qui s’est diversifié dans les solutions énergétiques sous la forme notamment des batteries stationnaires, appelées « power wall » pour le secteur résidentiel et « power pack » pour le secteur industriel. En 2016, la fusion avec l’entreprise Solar City, ajoute à son portefeuille des produits, les panneaux et tuiles photovoltaïques. Volkswagen, le plus grand constructeur automobile européen a installé une usine d’assemblage au Rwanda afin de se rapprocher des gisements de cobalt en République Démocratique du Congo.

La présence du géant européen de l’automobile chez les voisins rwandais comme d’autres, donne selon plusieurs rapports et sources concordantes, des idées à certains leaders congolais qui n’hésitent pas à fleureter à travers des liaisons dangereuses, avec les multinationales souvent au prix de la déstabilisation de la région pour le besoin de la production de la matière grise.

Comme pour le pétrole au Nigeria, la matière première est siphonnée par de grandes multinationales puis exportée là où s’effectue la transformation génératrice de plus-value. « La RDC n’exporte pas des produits finis prêts à être utilisés par Apple, Samsung ou tous les grands utilisateurs des batteries au monde. Elle exporte un produit minier qui est au stade de traitement », souligne un spécialiste de la question.
Le traitement de raffinage profite principalement aux intermédiaires qui assurent la transformation finale du cobalt par exemple. La production congolaise est évacuée à 80% via les ports de Dar es Salam ou du Cap, en Afrique du Sud. L’Est de la RDC est devenu le ventre mou du pays avec la situation tendue dans La région des Grands Lacs. La tension entre les Etats des Grands Lacs maintient la région dans un état de guerre permanent qui profite aux pécheurs en eau trouble à l’exemple de multinationales.

Dans certaines situations, le Président du Rwanda, Paul Kagame, accuse le Burundi et l’Ouganda de soutenir les rebelles rwandais actifs dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu de la République démocratique du Congo “RDC”, et menace de répondre aux attaques menées par ces groupes contre son pays. De leur côté, le Burundi et l’Ouganda affirment que le Rwanda soutient les rebelles Burundais et Ougandais en RDC, une confusion alimentée par les multinationales, selon plusieurs sources concordantes avec pour objectif de piller les matières premières en RDC.

*Mettre hors d’état de nuire les tireurs des ficelles*

En mutation, certains groupes armés intégrés par des étrangers qui viennent avec une certaine capacité, ont décidé de faire allégeance au groupe terroriste état islamique « EI » qui exporte aujourd’hui des atrocités sans précèdent dans la partie Est de la RDC. L’accent mis par le Président Tshisekedi sur le rétablissement de la paix dans la région, mérite d’être applaudi selon plusieurs sources diplomatiques et sa coopération avec le Rwanda porte des fruits sur le terrain des opérations. Ces efforts vont de pair avec la volonté interne de mettre hors d’état de nuire, ceux, qui servent de trait d’union en RDC entre les groupes armés et les financiers de l’instabilité.

A l’ouverture de la plénière de mars, le Président de l’Assemblée nationale de la RDC, Christophe Mboso, avait demandé à certains députés nationaux originaires de l’est du pays de quitter les groupes armés pour lutter contre l’insécurité. Son discours a eu une forte adhésion des congolais, qui confirment des liens entre certains élus et l’insécurité à l’Est du pays. Certains leaders locaux ont levé l’option d’avoir chacun un groupe armé chez lui avec des ramifications à l’étranger. Si les soupçons qui pèsent sur certains fils du terroir étaient confirmées, ça sera peut-être l’occasion pour les filles et Fils du Kivu et de l’Ituri de se dire des vérités en se regardant dans les yeux pour espérer un début d’apaisement à l’Est, où au-delà de certaines sorties médiatiques maladroites du pouvoir de Kigali, les informations qui parviennent à notre rédaction, confirment la ferme volonté du Président Rwandais, Paul Kagamé, à harmoniser les relations avec son voisin congolais.

Le Président Congolais et Président de l’Union africaine qui ne ménage plus ses efforts pour instaurer une paix durable en RDC et dans le grand Lac, a multiplié, lors de son séjour à l’Est, des rencontres avec ses homologues Rwandais et Ougandais ainsi des inaugurations des chantiers d’intégration régionale.

Alain Kiaka

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