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RDC- Élections 2023 :《La vérité des urnes sera tributaire de la vérité du processus électoral》, Corneille Nangaa

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A travers une tribune soigneusement rédigée, Corneille Nangaa a parlé du processus électoral en cours en République démocratique du Congo. Un avis très important qui intervient à 13 mois des élections législatives et surtout de la présidentielle censée avoir lieu en octobre prochain, si l’on s’en tient au respect du délai constitutionnel.

Pour être honnête avec lui-même, l’ancien président de la CENI a commencé par parler du processus électoral de 2018 qu’il a lui-même dirigé et qui a le mérite d’avoir proclamé la première alternance démocratique au sommet de l’État, sur fond d’une passation civilisée de pouvoir entre un Président de la République sortant et un Président de la République entrant. Corneille Nangaa reconnaît que tout n’a pas été rose.

Et c’est fort d’une expérience électorale incontestable, ayant été témoin privilégié de l’histoire électorale en RDC depuis 2006, que l’expert électoral, Nangaa, tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne le processus électoral en cours, tout en émettant le vœu qu’en termes des élections, 2023 soit meilleur que 2018.

S’agissant du processus de 2018 par exemple, l’homme de la Machine à voter révèle que des menaces planaient sur aussi bien sa tête que celles des autres membres de la centrale électorale. ” Mais il y a aussi les pressions et menaces exercées sur nous et d’autres membres de la CENI, de la part des chefs des missions diplomatiques de certaines puissances qui allaient jusqu’à nous proposer l’exil sur le territoire de leurs pays respectifs, que de haut-gradés de l’armée et autres agents de sécurité du pays, dont certains eurent l’esprit traversé par l’idée d’une solution militaire pour tuer dans l’œuf la perspective de désordre qui s’annonçait, c’est à dire perpétrer un coup d’État”.
Sans compter l’incendie d’une origine inconnue qui avait décimé une grande partie du matériel électoral et bien d’autres difficultés.

Mais sur le processus électoral en cours, Corneille Nangaa relève que de fortes inquiétudes mine les élections censées se tenir l’an prochain, car les paramètres aussi bien politiques, techniques qu’ opérationnels sont au rouge. Malgré une certaine volonté exprimée de vouloir respecter le délai constitutionnel.

Faut-il à tout prix respecter le délai constitutionnel pour organiser des élections bâclées, aux termes desquelles une situation chaotique peut surgir ?

Nangaa répond : ” Aujourd’hui comme hier, il se pose la problématique du respect du délai constitutionnel ; il faut, bien entendu, s’en tenir au respect du délai constitutionnel pour la tenue des élections et éviter le glissement. Mais il va tout de même falloir allier l’impératif du respect du délai constitutionnel avec l’absolue nécessité des élections apaisées, c’est à dire libres, inclusives, transparentes et dont les résultats seront acceptés par tous”.

Et d’ajouter : ” Pour ce faire, il faudra un minimum de consensus sur les grandes options, tant il est vrai, ainsi que le constatent tous les experts locaux et extérieurs, que l’absence de consensus politique sur la préparation des élections demeure le plus grand obstacle à l’organisation des élections en RDC”.

C’est la voix de l’expert…

En effet, le manque de consensus est fortement décrié par les acteurs majeurs- parties prenantes au processus électoral. Et le consensus à rechercher porte essentiellement sur la composition des membres de la CENI, la loi électorale qui a été votée en l’absence des initiateurs et de l’opposition, la composition de la Cour constitutionnelle…. Ce manque de consensus fait perdre de la crédibilité au processus électoral en cours. D’où la formule Nangaa : ” La vérité des urnes sera tributaire de la vérité du processus électoral. Il ne peut y avoir de bonnes élections tant qu’il y a méfiance entre les différents acteurs et parties prenantes” , c’est la voix de l’expert.

SWN

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