De plein pieds dans une République démocratique du Congo de plus en plus hantée par la crainte d’un chaos électoral à trois ans de l’élection Présidentielle, ballottée entre une désignation contestée de Malonda à la tête de la centrale électorale et la récession économique due à la covid 19, trône au sommet de la popularité, l’homme Tshisekedi, successeur de joseph Kabila à la tête du pays avec son principal atout, la lutte contre la corruption.
La RDC n’avait jamais fait jusque-là figure de bon élève dans la lutte contre la corruption, classée 168e en 2019, selon l’indice de Transparency International, sur la liste des 180 pays les plus corrompus de la planète. Les spécialistes affirment que ce fléau coûte chaque année plusieurs milliards de dollars à l’État congolais. En décembre 2019, dans son discours sur l’état de la Nation, le président Tshisekedi qui avait lui-même reconnu devant les deux chambres du parlement réunies, la persistance du phénomène et l’existence des réseaux des fraudes massives, avait décidé de prendre le taureau par les cornes afin de lutter contre ce fléau.
Se voulant brave capitaine, tête de liste dans la lutte contre un fléau, la corruption, qui dévore la volonté d’agir des acteurs institutionnels avec celle-ci, l’avenir du pays, Félix Tshisekedi frappé de plein fouet par la corruption, dans son programme d’urgence pour soulager les populations, décide de faire parler l’Etat droit afin de se débarrasser de celui qui devenait comme une tunique de Nessus sur lui.
Le rejet frappe à sa porte
Dès les premiers mois de son arrivé au palais de la Nation. D’abord par la surexposition de sa vie privée, Le vainqueur adjoint du palais de la Nation, Vital Kamerhe devenait dans le même temps, vainqueur de l’amour. Hamida chatur de son nom de jeune fille, devient Hamida chatur épouse Kamerhe dans une cérémonie indo-congolaise à couper le souffle, incarnée par une décoration haut en couleur inspirée de Bollywood affirme sur son blog l’agence qui a eu la charge d’organiser l’évènement.
Les cérémonies vont se poursuivre au Kempinski hôtel fleuve Congo, puis au Pullman hôtel pour finir à l’île d’Isaac à N’sele. Un repas convivial, avec orchestre et musicien tel que Koffi Olomidé dans des circonstances où l’exécution des chantiers prioritaires de Félix Tshisekedi patinent, les yeux ronds, les congolais accompagnent les premières lignes du roman Kamerhe au pouvoir. Flot d’images et vidéos du rêve américain de vital Kamerhe offrant bijoux en diamant, véhicules, voyages en jet privé, Gulf Stream etc… Aux membres de sa famille, avec les images d’un neveu posant avec plus d’un million des dollars dans une ambiance des détournements qui se succèdent au quotidien quand le peuple d’abord du chef de l’Etat piétine.
Comment Vital Kamerhe n’a-t-il pas senti la gêne monter dans l’opinion? « C’est, sans doute, un trait du caractère de l’enfant terrible de masisi » affirme un observateur de la vie politique congolaise. Dans une agitation d’ambitions vouées à l’instantané, son “moi” fougueux refuse tout surplomb. Il abolit le “surmoi” où gisent la cohérence, la convenance et la conscience d’autrui. Vital Kamerhe se soumet, pour le meilleur et pour le pire, à l’énergie de l’enrichissement, à la vitesse de l’accomplissement de son ambition, Khalife à la place du Khalife moins d’une année après l’élection de son partenaire à la présidence de la République. Rare caractère ! « il déconcerte, faisant mériter presque le flot de railleries et d’insultes qui l’ont submergées » affirme un ancien cadre de l’UNC parti cher à Vital Kamerhe.
La descente aux enfers
Ce que l’homme Kamerhe gestionnaire était, a montré ou paraissait, braille encore aujourd’hui plus fort que ce qu’il annonçait jadis dans l’opposition. Avec les séquences échevelées de ses promesses d’opposant, le Président de l’UNC et Dircab du chef de l’Etat était devenu une tunique de Nessus que n’a pas guéri les mois d’inefficacités dans son accompagnement à l’action de Félix Tshisekedi.
L’énigme d’un tel nœud de nerfs et de neurones excite la comprenette des congolais, les psychologies de comptoir, les dîners de famille et des salons politiques. Le narcissisme du Directeur de cabinet du chef de l’Etat, se faisant appeler parfois Président bis ou Vice-Président de la République, un Dircab pas comme les autres, deux fois candidat Président, partenaire politique de Félix Tshisekedi, passant pour un bonimenteur ou un visionnaire selon le camp où l’on se trouve et ses rodomontades n’ont pas laissé percer dans l’épreuve finale de la matérialisation de la volonté du peuple d’abord, le portrait d’un travailleur hors du commun, d’un patriote secouant plusieurs années d’une gestion Kabila qu’il a décrié, d’un homme d’Etat impavide et rompu à la pratique institutionnelle.
La condamnation à 20 ans de prison de vital Kamerhe répond à toutes les questions sur l’acteur politique qu’il était.
Au cœur des tactiques politiciennes
Dans un procès qui a tenu la République démocratique du Congo en haleine, Vital Kamerhe, Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, figure emblématique de la politique congolaise, député le mieux élu de la RDC, écope de 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité, dans le cadre du procès anti-corruption sans précédent sur le détournement des fonds alloués à l’exécution du programme prioritaire du Président de la République. Du jamais vu en République démocratique du Congo.
Chacun va de son commentaire et de sa tactique. Pour les proches de Kamerhe il s’agit d’une tactique des proches de Félix Tshisekedi pour écarter leur champion des présidentielles de 2023 que l’accord de Nairobi désignait comme candidat du cap pour le changement « Cach ».
Au Front commun pour le Congo « FCC », proche de Joseph Kabila une tentative subtile de rapprochement s’opère avec l’enfant terrible de masisi sans aucun doute en prévision de 2023 afin de faire bénéficier au candidat FCC, de la base électorale Kamerhe que son allié de Cach, Félix Tshisekedi ne voudra certainement pas perdre. Malade, avec un procès en appel renvoyé pour le 18 septembre 2020, vital Kamerhe au cœur des tactiques politiciennes, serait-il devenu une équation insoluble? « Négatif » affirme un analyste politique, « le Dircab de Félix Tshisekedi a été condamné par la justice et non par le Président de la République et cela ne fera pas de lui une équation insoluble dans la tactique des politiciens, l’équation qu’il serait, est déjà résolu par l’Etat de droit » affirme-t-il.
Alain kiaka