Odette Babandoa, femme politique, passionnée pour la République Démocratique du Congo est restée constante dans son combat depuis plus de 20 ans. Dame de fer comme on la surnomme dans la sphère politique congolaise, cette mère de six enfants a fait ses premiers pas politique comme conseillère juridique de Léon Kengo wa dondo, Premier Ministre de l’époque après avoir été conseillère dans plusieurs cabinet Ministériel.
Cette brave femme a aussi évolué comme chargée d’études aux côtés de Alexis Thambwe Mwamba et Christophe Lutundula au sein de l’Union des Démocrates Indépendants « UDI » parti cher à Léon Kengo wa Dondo.
Dans l’arène politique congolaise majoritairement masculine, il est sibyllin de parler des femmes actives et bien réputées pour le combat patriotique sans faire allusion à Odette Babandoa, une véritable baroudeuse qui est restée intrépide devant plusieurs situations politiques de la RDC.
Aujourd’hui, nombreux sont les politiciens qui estiment qu’Odette Babandoa doit sa bonne côte à son opposition républicaine avec des propositions crédibles et responsables qui ont déterminées sa participation à l’œuvre de la reconstruction et de la démocratie en RDC.
Rigoureuse dans tout ce qu’elle entreprend, Odette Babandoa après avoir été conseillère juridique du Premier Ministre Kengo, la Dame de fer sera nommée Administrateur Directeur Général Adjoint de l’Office de Chemin de Fer des Uélé « CFU », ensuite première femme Administrateur Directeur Général, fonction qu’une femme occupera pour la toute première fois dans l’histoire de la République Démocratique du Congo. Les témoignages recueillis auprès de certains agents de cette société vont dans le sens positif.
” Son défi aura été celui de relever cette entreprise de transport qui était complètement en arrêt des services”, révèle un de ses proches.
*Babandoa un modèle de la gestion orthodoxe*
Volonté des résultats, actions sur terrain, réalisations, innovations, sont bien là les éléments qui traduisent la vision de la gestion de celle que les cheminots des « CFU » appelaient affectueusement « Jeanne d’arc » du nom de l’héroïne française, dont la transformation d’un camion magirus en une tête de locomotive tractant des wagons pour désenclaver le bas Uélé, retiendra l’attention du tombeur de Mobutu, Laurent désiré Kabila qui n’a pas hésité en nationaliste, à faire appel à l’expertise de cette femme pour occuper au sein du Gouvernement, le poste de Ministre des transports et voies des communications. Ses réalisations ont fait d’elle un prototype positif pour les femmes congolaises.
*Technocrate martyrs de sa bonne gouvernance*
Ministre des transports et voies des communications, technocrate avant d’être politique, femme de rigueur, Odette Babandoa relancera la société des transports urbains de Kinshasa, city-train complètement en arrêt avec la remise en service de plusieurs rames des bus. Elle rénove les infrastructures aéroportuaires des aéroports de la RDC, notamment la navigation aérienne avec l’installation des intercepteurs et autres radars qui feront passer de 1 million à 6 millions par mois des taxes des survols de l’espace de la RDC. La rénovation du système de navigation aérienne permettra ainsi à la RDC d’éviter l’exclusion à l’organisation internationale de l’aviation civile.
Sous la tutelle d’odette Babandoa, l’aéroport international de N’djili qui n’avait aucune entrée en dollars avant son arrivée, passera de zéro à six mille dollars par jour , grâce à son intervention auprès du Président de la République pour autoriser l’usage du dollars à la RVA, une société qui était connectée à l’international.
*Babandoa ramène la Banque Mondiale en RDC*
Sa bonne gestion au Transvcom la placera au premier plan des négociations qui permettront le retour de la Banque Mondiale en RDC après plusieurs années de rupture. Odette Babandoa jouera un rôle très important dans ces négociations en faisant une plaidoirie à Washington, au siège de la Banque Mondiale, chose qui va permettre à l’institution financière internationale de renouer ses relations avec la RDC en accordant son financement à certains projets notamment ceux du secteur des transports et voies de communication, Ministère qu’elle a dirigé avec brio.
A l’Onatra actuellement SCTP, la dame de fer réhabilitera et laissera en bon état le train urbain des lignes Kasangulu-gare centrale de Kinshasa, Kingasani-Gare centrale jusqu’à pompage. Sur fond propre de la société dont elle réussira à stabiliser les finances grâce aux audites, la Ministre laissera une enveloppe pour l’achat de six locomotives neuves auprès de la société Spounet.
A la régie de voies maritime « RVM » comme l’atteste la copie du procès-verbal de remise et reprise entre la Ministre sortante Babandoa et l’entrant Henri Mova, la dame de fer avait réussi à mobiliser et à laisser une enveloppe de 900 mille dollars américains dans les caisses de cette régie pour l’achat d’une nouvelle drague afin de remplacer celle de 1927 qui n’arrivait plus à baliser correctement les 37 kilomètres de chenal pour l’accostage de navire. Le procès-verbal de remise et reprise dont notre journal a reçu une copie, montre que cette dame avait d’importants défis à relever et pour lesquels elle avait déployé une technicité hors pair sur des questions techniques, financières et même sur des textes juridiques de son secteur.
Sa rigueur dans la gestion de son Ministère qui était bénéfique pour la santé financière des entreprises sous tutelle et pour les congolais, lui créera des ennemis au sein même de l’exécutif, au point où elle fut arrêtée sans motif et libérée sans jugement, commente un de ses anciens conseillers.
Dans son parcours, madame Babandoa est passée au conseil d’administration de la société internationale de l’énergie de grand Lac, comme Présidente où elle a pris à bras le corps le problème du barrage de la ruzizi 2 jusqu’ à la réhabilitation complète avec la coopération technique belge.
*Vivement l’unité de l’opposition contre la « MP » de Joseph Kabila*
Partisane de l’unité de l’opposition à tout prix contre la machine « MP », Odette Babandoa avait mis en veilleuse son propre parti politique « UPR », pour rejoindre l’UNC de Vital Kamhere au poste de secrétaire général adjoint pour plus d’efficacité dans le combat de l’opposition. C’est dans ce cadre qu’elle conduira la délégation des cadres et militants de l’UNC pour soutenir la dernière démonstration de force du lider maximo, Etienne Tshisekedi le 31 juillet 2016 au terrain du boulevard triomphal. Elle retournera au sein de son parti après le dialogue de l’Union africaine où elle était la première à soutenir contre vents et marées la présence de l’UNC.
*Mobilisation pour la candidature unique de l’opposition aux élections de décembre 2018*
Sous sa casquette de secrétaire exécutif nationale de la dynamique chrétienne pour l’unité et le développement « DCUD », une structure qui regroupe plusieurs organisations chrétiennes, Odette Babandoa en moyen de pression contre la résistance des politiques à choisir un candidat commun, lance une pétition pour demander la candidature du cardinal Mosengwo comme candidat unique de l’opposition. « Mme Babandoa connaissait les politiciens congolais, elle avait compris qu’il était important de trouver un candidat qui mettrait toute l’opposition d’accord pour battre le dauphin de Joseph Kabila et dans le même élan, remporter la majorité parlementaire » , déclare à notre journal un cadre de la DCUD.
« Au regard des divisions de Genval qui ont multipliées les candidatures au détriment de celle de Félix Tshisekedi, qui était prévue dès le départ à la Présidence de la République avec pour conséquence un gouvernement de coalition avec le FCC de Joseph Kabila, qui a fait perdre deux ans de reconstruction à la RDC » affirme une source proche de l’ancienne Ministre, avant de rajouter « Une bonne partie de la classe politique congolaise reconnait aujourd’hui la pertinence de la démarche Babandoa » .
Juriste de formation, également ancienne PCA de la société internationale de l’énergie du grand lac « SINELAC », Odette Babandoa est avocate au barreau de Kinshasa et consultante dans le secteur des infrastructures et projets.
Ruth Ngwanza