Diplomatie : Tshisekedi, les voyages qui font bouger les lignes

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« Gérer les temps de crise nécessite une grande diplomatie. A situation exceptionnelle, solutions spéciales » disait Ahmed Khiat, Ecrivain Algérien.

Se basant sur son expérience acquise au sein de sa famille politique en tant que secrétaire général adjoint en charge de la coopération extérieure de l’UDPS, Félix Tshisekedi a démontré ses capacités de fin négociateur dès le début de son mandat. Il faut souligner que dans le cadre de son combat dans l’opposition, l’actuel Président de la République, jadis secrétaire Général Adjoint de l’UDPS en charge de la coopération, était en première ligne de front pour déconnecter les soutiens de la communauté internationale au régime de ses prédécesseurs qu’il a combattu au côté de son père, le Dr Etienne Tshisekedi.

Il a pris le pouvoir au moment où il y avait de l’eau dans le gaz entre la RDC et une frange de la communauté internationale ; plus de coopération entre l’Union Européenne et Kinshasa, Maison Schengen fermée, rupture entre la RDC et le Fond Monétaire International (FMI), sanctions de plusieurs dignitaires par l’Europe et les USA, Félix Tshisekedi savait où étaient fermés les robinets et aujourd’hui entre deux avions, il travaille pour leurs réouvertures en faveur du peuple Congolais, tout en restant intransigeant sur les questions de souveraineté de la RDC. Face à cette situation, le Président, soucieux de construire le Congo de ses rêves, s’est personnellement investi pour aller négocier avec les grandes puissances et se dit ouvert à toute coopération mais avant tout dans le respect de la souveraineté. « Nous sommes disposés à entretenir des relations étroites de coopération avec tous les pays du monde en commençant par nos partenaires traditionnels. Nous allons redynamiser notre présence dans les organismes multilatéraux. La République Démocratique du Congo, soucieuse d’une non-ingérence dans sa politique interne, doit devenir un exemple de coopération internationale équilibrée, plus particulièrement avec les Etats et les organisations disposant avec nous d’une relation historique », soulignait déjà Félix Tshisekedi dans son discours d’investiture.

Déplacement et rencontres officiels aux Etats-Unis, première puissance mondiale, au Japon, deuxième puissance économique et dans une bonne partie de l’Afrique, Le président de la République a effectué plusieurs voyages pour toutes ces discussions qui ont permises à la RDC de reprendre aujourd’hui sa place dans le concert des Nations. Il y a plusieurs années que le Secrétaire Général de l’ONU n’avait pas foulé ses pieds en RDC. Cela était notamment dû aux relations que le pays avait avec la communauté internationale. Le dimanche 01 septembre 2019, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU a été accueilli à Goma, l’une des villes de la RDC et le lundi 02 septembre, il a été reçu par le Président de la République Félix Tshisekedi à Kinshasa. La diplomatie activé pour sortir le pays de l’isolement commence à payer.

De retour dans le concert des Nations, Félix-Antoine Tshisekedi est élevé au sommet de l’Afrique comme Deuxième Vice-président en exercice de l’Union Africaine avant de prendre de cette organisation africaine l’année suivante.
La RDC sort de l’isolement diplomatique en réchauffant les relations d’abord avec les pays voisins et le reste du monde. Ainsi, 11 jours après son investiture, soit le 05 février 2019, Félix Tshisekedi prend son bâton de pèlerin et effectue son tout 1er voyage en Angola. De février à juillet 2019, le nouveau Chef de L’État congolais fait 17 voyages dont 16 dans différents pays africains où des contacts directs au sommet tournent autour des questions sécuritaires dans la région des grands lacs, la paix, l’intégration africaine, les investissements, la coopération bi et multilatérale, le développement durable etc.

Entre autres conséquences de cette diplomatie proactive au niveau de la sous-région, Félix Tshisekedi et Yoweri Kaguta Museveni se donnent rendez-vous mercredi 16 juin 2021 à Mpondwe, ville ougandaise, frontalière de la RDC où les deux autorités posent la première pierre pour la construction de trois axes routiers de grande importance pour le développement du commerce transfrontalier. Fruit d’un Partenariat Public-Privé « PPP », les travaux de construction de ces axes : Kasindi-Beni (85km), Beni-Butembo(54km) et Bunagana-Goma (89km) sont exécutés par l’entreprise indienne Dott Service Limited et financés à hauteur de 60 % par cette dernière, 20% par l’Ouganda et 20 % par la RDC.  Le coût total de ce projet majeur environne les 300 millions de dollars.

Grâce à cette diplomatie des résultats, menée par le Président Tshisekedi, la République de Kenya a envoyé au Nord-Kivu ses troupes d’élites, spécialisées dans la lutte contre le terrorisme pour appuyer les FARDC dans la lutte contre les terroristes ADF et l’État Islamique qui sévissent à l’Est de la RDC. Pour son 17ème voyage et le 1er en dehors du continent africain, Félix Tshisekedi atterrit le 02 avril 2019 en Virginie aux États-Unis d’Amérique, sur invitation du gouvernement américain. Au menu de cette visite officielle, plusieurs rencontres avec les officiels américains, notamment, le Secrétaire d’État Mike Pompéo, Sous-secrétaire d’État aux affaires africaines, les membres du Congrès américain, le Directeur adjoint de la CIA, les investisseurs américains ainsi la Directrice Générale du FMI de l’époque, Christine LAGARDE. Ce voyage du Président Tshisekedi au pays de l’oncle Sam a été le déclencheur d’une nouvelle ère entre les deux pays.

En proie à l’insécurité chronique dans sa partie orientale, la RDC, grâce au nouveau leadership incarné par Félix-Antoine Tshisekedi et à sa diplomatie agissante, a signé le 28 octobre 2020, un protocole d’accord sur la coopération militaire avec les USA après 31 ans de rupture de ladite coopération. Cet accord reposant sur 4 piliers à savoir, la formation des personnels civils œuvrant dans l’armée, la formation dans le domaine du génie militaire, de la logistique et de l’accès à l’anglais. La signature de cet accord est aussi une reconnaissance des efforts fournis par le régime Tshisekedi dans la lutte contré contré bas des êtres humains d’autant plus que depuis 2017, la RDC se trouvait au niveau 3 de la liste du rapport sur la traite des personnes, laquelle identifie chaque année des États dont les forces armées, de sécurité ou de police recourent aux enfants soldats ou soutiennent des groupes qui participent au recrutement des enfants soldats. Les USA en signant cet accord ont aussi tenu compte des efforts de la RDC à poursuivre les officiers militaires soupçonnés des crimes sexuels.  

Au plan économique, le réchauffement des relations entre la RDC et les USA ont eu pour conséquences, la mise en branle du projet de construction de la centrale solaire de Menkao. Ce projet porté par Sun Plus Ltd filiale de l’entreprise américaine The Sandi Group TSG qui construit à Kinshasa des centrales photovoltaïques d’une capacité de 1000 Mw va produire de l’énergie solaire Boot. Ce partenariat dénommé “Kinshasa Solar City est le premier projet du genre en Afrique et le premier investissement privé sous l’ère Fatshi. Grâce à ce partenariat entre Sun Plus, la ville de Kinshasa et la Snel, une station d’alimentation et de distribution en énergie solaire sera construite pour desservir plusieurs ménages à Kinshasa et cela, conformément au ” Programme accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités ” lancé à Mont-Ngafula par le Président Tshisekedi.
L’ouvrage coûte 1 milliard de dollars sans commission. La première phase de 200 MW a débuté avec la pose de la première pierre par le Président Tshisekedi le 19 août 2020. Le 15 juillet 2021 à Kinshasa, faisant suite aux négociation amorcées par le Président Tshisekedi entre le premier gouvernement de l’alternance avec Sélé Yalghuli, ministre des finances de l’époque avec la  Directrice Générale de FMI Christine LAGARDE et grâce aux réformes économiques initiées par Kinshasa depuis l’avènement du successeur de Joseph Kabila, la République Démocratique du Congo signe un accord triennal assorti de Facilité Elergie au Crédit FEC pour un montant de 1,52 milliards de dollars.

Le 14 Novembre 2019, Félix Tshisekedi arrive en Allemagne, troisième pays européen à recevoir le Chef de l’État congolais après la Belgique et la France.  Reçu par le Président allemand Franck Walter Steinmeier puis la Chancelière Angela Merkel, Félix Tshisekedi évoque la nécessité de la redynamisation de la coopération bilatérale entre les deux pays. Retombées de cette visite du numéro congolais, la signature de plusieurs accords, trois sont visés par les allemands à savoir : la construction des infrastructures, notamment le chemin de fer de 10.000 Km, les mines et énergies qui comprennent l’extraction durable des matières premières et approvisionnement en énergie (construction de petites centrales hydroélectriques) et troisièmement les forêts avec la préservation de la forêt tropicale humide.
Trente millions de dollars sont libérés séance tenante par l’Allemagne. Le coût total de cette coopération voulue win-win entre les deux est de 25 milliards de dollars.

Le 31 août 2021 à Kinshasa, le Directeur de la Division Afrique Centrale au ministère fédéral allemand en charge de la coopération économique et développement, Dr Simon Koppers, a annoncé des investissements de 214 millions d’euros en RDC dans l’agriculture, l’éducation et les infrastructures, lors de son entretien avec le ministre d’État en charge du Plan. Les allemands étaient venus solliciter un accompagnement du ministre du Plan concernant les facilités administratives.

À Paris en France, Félix Tshisekedi en compagnie de plusieurs autres dirigeants africains, participent le 18 mai 2021 à un sommet sur le financement des économies africaines affaiblies par la covid-19. Au cours de ce sommet initié par le Président français Emmanuel Macron, les réflexions tournent autour des DTS susceptibles de voler au secours des économies africaines exsangues. In fine, l’Afrique s’en tire avec 33 milliards de dollars dont 1,5 pour la RDC contrairement au Congo Brazzaville et autres qui s’étaient sortis qu’avec moins que ça à cause d’absence de crédibilité vis-à-vis des bailleurs de fonds.

En un mot comme en mille, on peut retenir que sur le plan économique au niveau africain, les projets intégrateurs sont lancés notamment, la pose de la première pierre pour la construction de trois axes routiers de grande importance pour le développement du commerce transfrontalier entre la RDC et l’Ouganda. Ces travaux en cours dont le coût global de 300 millions de dollars financés à 60 % par Dott Service Limited, 20% par la RDC et 20 %par l’Ouganda sont le fruit d’un Partenariat Public-Privé.
Au niveau international, avec les institutions financières internationales, 4 milliards sont mobilisés en 2 ans et demi. 
À la fin de son deuxième voyage aux USA, Félix Tshisekedi rencontre le 1er Octobre 2019 David Malpass, Président de la Banque Mondiale. A cette occasion, le Chef de l’Etat congolais a sollicité et obtenu l’appui de cette institution financière aux réformes initiées en RDC pour améliorer le capital humain.

Le 15 juin 2020, le conseil d’administration de la Banque Mondiale approuve en faveur de la RDC, un financement de 1 milliard de dollars pour la gratuité de l’enseignement de base et la couverture santé universelle. Ce montant comprend 800 millions de dollars échelonné sur 4 ans qui visent à alléger le fardeau des frais de scolarité des ménages évalués annuellement à 2,6 milliards de dollars, et 200 millions pour la santé maternelle et infantile. Selon le rapport du ministère du budget portant exécution de la loi des finances de fin 2021, la Banque Mondiale a contribué à hauteur de 97,9 millions USD à la gratuité de l’enseignement de base, au titre des dons budgétaires. Ce financement considéré comme un premier palier qui devrait être versé sur les 800 millions, a été suspendu en novembre 2020 suite au rapport de l’IGF sur les détournements des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base, réforme majeure de Félix Tshisekedi qui, en outre, a fait passer le budget de l’éducation de 11,6% en 2017 à 21,8% en 2021.

La Banque Mondiale a consenti un montant de $ USD 500 Millions dont $ USD 250 Millions en termes de crédit et de don pour développer les projets agricoles dans cinq Provinces dites pilotes. Chaque province recevra USD $ 30 Millions de la Banque Mondiale Cet argent ne devra circuler que dans le réseau provincial entre les mains de petits commerçants. Ce qui provoquera la circulation de la monnaie sur place dans le cadre du Programme national pour le développement. 250 Millions en don, pour certaines provinces pilotes dont le, Kasai, le Kwilu, le Kongo Central, le Kwango. Ainsi la production partira de Kananga à Kinshasa et de Muanda vers Kinshasa.

Le 15 juillet 2021, la RDC a signé un accord triennal assorti de Facilité élargie au Crédit FEC pour un montant de 1,52 milliards de dollars. Le 23 août 2021, la Banque Mondiale alloue 1.5 milliards à la RDC, un montant qui représente les 100% de sa quote-part.

La Rédaction

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