Ministre d’Etat en charge des relations avec le parlement, ministre intérimaire des sports, Lisanga Bonganga a incarné jusqu’à la publication du gouvernement Ilukamba, l’adhésion à l’accord de la CENCO, d’une opposition radicale à Joseph Kabila qui a réussi conduire la RDC aux élections libres, démocratiques, transparentes et surtout financées totalement au nom de la souveraineté, par le gouvernement congolais. Lisanga Bonganga qui était le leader de la coalition des alliés d’Etienne Tshisekedi, structure créée pour des raisons mercantilistes et qui va disparaitre juste après qu’il a rejoint le gouvernement dans le cadre des arrangements particuliers de la CENCO, alors que l’UDPS qu’il sembler soutenir est restée avec Félix Tshisekedi, successeur du sphinx, en dehors de ce gouvernement.
En total immersion Lisanga Bonganga y restera jusqu’au bout. Aujourd’hui ni élu ni ministre, l’homme, perdu et ne sachant plus quelle stratégie élaborer pour se positionner dans l’environnement politique, se contente de briller dans les médias congolais avec des alibiforains traduisant l’attitude d’un ministre retourné au chômage. C’est burlesque.
Moins surpris par les discours âcres proférés par Bonganga, les analystes de la politique congolaise ne cessent de s’interroger si le Ministre honoraire et membre du dernier gouvernement avant l’avènement au top Job du fils de l’opposant historique, aurait lâché les nerfs. « il y a trois Président en RDC, un nommé qui n’a aucun pouvoir, un élu et un ancien Président qui tient l’imperium du pouvoir », « le peuple refuse d’être amnésique et réclame la justice pour toutes les victimes du régime Kabila », « Joseph Kabila n’a pas permis à Félix Tshisekedi de signer la lettre de coopération militaire avec la Belgique » voici les genres des déclarations dont les congolais ont droit depuis que le Ministre d’Etat Bonganga a été mis hors-services avec la publication du Gouvernement Ilukamba. Diantre!
Inconstant
Même pas deux mois au chômage, Lisanga Bonganga, qui louait et parlait toujours en bien de Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, aujourd’hui, ni député, ni ministre, Bonganga tacle le Président de la République Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, deux Présidents sous l’autorité desquels il a exercé ses fonctions de Ministre en charge des relations avec le parlement ainsi que de l’intérimaire Ministre des sports. Pour plusieurs spécialistes des arcanes politiques de la RDC, l’attitude de Lisanga Bonganga, ne sort pas de la stratégie de la blanchisserie une fois hors service, d’une bonne partie des acteurs politiques congolais, experts des courses effrénées aux postes.
Alors qu’il était encore concentré à la tâche ministérielle, Lisanga Bonganga, l’ex soutien du candidat à la Présidence Mabaya Jean-Philibert devenu par ricochet celui de Fayulu après le retrait de son candidat au profit du candidat de Lamuka ne fera aucun commentaire après la publication par la CENI des résultats proclamant Félix Tshisekedi Président de la République devant son candidat. Pour tout observateur de la scène politique, il est bien clair que la période post publication est généralement hautement politique, où la politique prime sur tout, où chacun prend frontalement position pour son camp, pour ses idées et son candidat, le gros et visible Lisanga Bonganga se fait petit.
Le Ministre Bonganga Tribun de son état, champion en art oratoire a des atouts malheureusement qui ont manqué au combat de Fayulu au moment où il en avait vraiment besoin. Selon un analyste politique, l’ancien allié d’Etienne Tshisekedi pensait peut-être avoir une chance de reconduction au Gouvernement, d’où le silence qu’il a gardé alors que tout professionnel de la politique aurait laissé la politique prendre le dessus en prenant une position claire pendant cette période de la mise en place du nouvel ordre. Aujourd’hui sur différents fronts médiatiques avec des conférences de presse qui se suivent et se ressemblent les unes comme les autres à Faden House, l’Hôtel de Martin Fayulu, Lisanga Bonganga s’interroge un observateur de la vie politique congolaise, aurait-il lâché les nerfs avec ces fumées des charabias qu’il repend partout ?
Simon Kabeya