Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire Thomas Luhaka Losendjola, avait rendu public le 7 août dernier le calendrier réaménagé pour la suite de l’année académique 2019-2020, suspendue depuis le 18 mars par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi afin de lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19 en RDC. Ce, après un entretien tenu le 4 août entre le patron de l’ESU et les responsables des établissements publics et privés associé aux dirigeants des conseils d’administrations des universités ainsi que ceux des instituts supérieurs.
Les universités ont ouvert de nouveau, le lundi 10 août, leurs portes et vont clôturer l’année académique 2019-2020 le jeudi 10 décembre prochain.
Cette période va permettre aux professeurs d’épuiser les matières prévues, d’évaluer les étudiants, mais également aux finalistes du premier et du deuxième cycle de finir leurs travaux de fin d’année, qu’ils commenceront à défendre à partir du mardi 17 novembre.
Selon le calendrier publié par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, la collation des grades académiques et cérémonie de clôture de l’année académique 2019-2020 interviendra le samedi 21 novembre 2020 et la prochaine année s’ouvrira solennellement le lundi 14 décembre sur toute l’étendue du territoire national.
Cependant, Thomas Luhaka Losendjola a souligné que chaque Établissement devra adapter le calendrier réaménagé à ses propres réalités. Ainsi, il a invité toutes les autorités à prendre les dispositions nécessaires pour observer et faire respecter les gestes barrières, les mesures d’hygiène édictées par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi.
À l’Institut Facultaire des sciences de l’information et de la communication « IFASIC » par exemple, l’heure est à l’application des instructions du patron de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Les autorités académiques ont fixé les étudiants sur la suite des activités pédagogiques qui va se dérouler en deux vagues, dont la deuxième comprendra les étudiants de toutes les promotions confondues.
À L’IFASIC, les étudiants des troisièmes graduat, premières et deuxièmes licences étudieront du 10 août au 10 septembre et ceux des premiers et deuxièmes graduats reprendront le 14 septembre pour clôturer avec les cours le 13 octobre. Il sied de signaler que chacune des vagues aura une semaine de blocus après avoir passé un mois de cours avant de présenter les examens.
Quid de la reprise des cours à l’UNIKIN et à l’UPN
Si à l’IFASIC et dans d’autres établissements l’heure est à la reprise des activités académiques, il n’en est pas question à l’Université de Kinshasa « UNIKIN » et à l’Université pédagogique nationale « UPN », malgré le retard accumulé. Les associations qui réunissent les professeurs de ces deux universités trouvent une occasion de placer des conditions avant de reprendre les cours.
À l’issu d’une réunion de l’Assemblée Générale extraordinaire tenue mercredi 6 août dernier, les professeurs membres de l’association des professeurs de l’Université pédagogique nationale « APUPN », ont décidé de boycotter la reprise des cours. Les professeurs de l’UPN dénoncent le manque de volonté du gouvernement à répondre à leurs revendications. Ils exigent un salaire descend, selon les standards internationaux fixés par l’UNESCO ainsi que la suppression de l’IPR.
« L’Assemblée Général extraordinaire de l’APUPN a refusé de rependre les activités académiques prévues pour le 10 août. Jusqu’à la satisfaction de ses revendications, d’autant plus que la grève précédemment amorcée n’était que suspendue », a déclaré le président de l’APUPN le professeur Raoul Ekwampok Ka’ndum.
S’agissant des professeurs de l’Université de Kinshasa « UNIKIN », qui avaient manifesté le 15 juin dernier au sein du campus, ils réclament l’amélioration de leur salaire qu’ils qualifient de misère. Dans une déclaration faite, à l’issue de leur manifestation, ces professeurs demandent au gouvernement de payer au moins 5.000 USD au professeur associé.
Tout en plaidant pour l’arrêt du prélèvement de l’impôt professionnel sur le revenu (IPR) sur leur salaire, les professeurs de l’UNIKIN demandent au gouvernement de pendre en charge leurs soins médicaux, leurs logements, leurs transports, ainsi que leurs situations familiales et celles de leurs collaborateurs.
Ils ont conditionné la reprise des activités académiques par la satisfaction de leurs revendications.
Signalons qu’à l’Université de Kinshasa certaines facultés n’avaient pas encore fini l’année académique 2018-2019, avant la
suspension des activités académiques. Plusieurs étudiants de la colline inspirée se demandent déjà si cette année ne sera pas blanche pour eux.
Landry Kamango