Ce samedi 16 janvier 2021, la République Démocratique du Congo commémore le vingtième anniversaire de l’assassinat de son troisième Chef de l’État Mzee Laurent Désiré Kabila, abattu dans son bureau de trois balles à l’âge de 62 ans par l’un de ses gardes du corps Rachidi Kasereka selon la version officielle.
Rachidi Kasereka sera lui-même tué quelques minutes plus tard par l’aide de camp du Président Laurent Désiré Kabila, le colonel Eddy Kapend. Le Principal complice, qui attendait le meurtrier dans une voiture à l’extérieur du palais présidentiel, dans l’ouest de la capitale, réussit à prendre la fuite.
Laurent Désiré Kabila fut natif de la province du Grand Katanga, père de Joseph Kabila Kabange le prédécesseur de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Mzee Kabila était un ancien rebelle marsiste. Il avait rejoint ses premiers maquis dès le début des années 60, peu après l’indépendance de l’ex-Congo belge, recevant même la visite du guérilléro Ernesto Che Guevarra qui ne sera de loin pas convaincu par le potentiel révolutionnaire de ses interlocuteurs congolais.
Le 17 mai 1997 Le père de Joseph Kabila a renversé le régime Mobutu Sese Seko, ce dernier avait installé une dictature sans précédent en République Démocratique du Congo (Zaïre à l’époque) ayant duré ses 32 ans de règne. Mzee Kabila était à la tête de l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo (AFDL), une rébellion largement téléguidée par le Rwanda et l’Ouganda.
L’AFDL va traverser, au prix de sept mois de combats, l’immense Zaïre pour libérer Kinshasa, la capitale congolaise, sans aucun coup de feu et sous les vivats de la population massée le long de grands axes, le 17 mai. Signalons que cette arrivée au pouvoir marque également le début de la fin de la lune de miel avec ses alliés Rwandais et Ougandais.
Laurent Désiré Kabila soucieux de ménager un sentiment nationaliste exacerbé par la présence de soldats étrangers qui mettent en coupe réglée l’Est du pays, qualifie rapidement l’AFDL de « conglomérat d’opportunistes et d’aventuriers assoiffés de pouvoir et portés au pillage », et renvoie chez eux tous les « libérateurs » étrangers. Il se brouille ainsi avec ses principaux soutiens, les présidents Rwandais Paul Kagame et Ougandais Yoweri Museveni.
Conséquence, le 2 août, une nouvelle rébellion éclata contre son régime à l’initiative d’ex-militaires et combattants Tutsis congolais, soutenus par le Rwanda, dans le Kivu et à Kinshasa, où ils sont défaits par les forces loyalistes.
Landry Kamango