RDC-Élections 2023 : Internet, bête noire du processus ? 

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« Notre crainte à le CENI est de voir un Fakenews se propager sur la toile puis entrainer des mouvements qui conduisent à la destruction de certains de nos bureaux », affirme un haut cadre de la « CENI Kadima » à notre rédaction.

31 Décembre 2018, au lendemain des élections générales dans le pays, Internet est coupé. La coupure est intervenue sur instruction du Gouvernement, quand les internautes commençaient à diffuser sur twitter et whatsapp, les résultats de dépouillement de vote de certains bureaux, faisant des projections sur la victoire de leurs candidats. Un black-out pour répondre à une menace mais qui a mis le pays sous cloche paralysant ainsi les activités liées à Internet. Banques, plateformes de commerce en ligne, messagerie électronique, médias en ligne ont tous vu leurs activités être paralysées.

La RDC est à sa quatrième élection, mais une élection qui s’annonce d’ores et déjà guerrière entre un pouvoir, celui de Félix Tshisekedi qui a passé 37 ans à faire l’opposition politique et son opposition, aussi riche que l’Etat lui-même. 24 candidats Présidents de la République, plus de 25.000 candidats députés nationaux et plus de 45.000 candidats aux provinces, alignés pour la compétition électorale. Avec la démocratisation de la bande passante, nulle ne doute qu’Internet sera le terrain le plus sollicité dans la campagne qui s’annonce guerrière et qui bat le record des participants mais aussi de violence verbale.

Rien n’a changé depuis les dernières élections, en termes de gestion d’internet afin d’éviter les événements de 2018, sauf les faits qu’il y ait plus d’investissements en RDC, des opérateurs du secteur dans le sens de réduire la fracture numérique, révèlent nos différentes enquêtes. Internet utile mais aussi capable de soulever les peuples, et plusieurs pays, pas seulement en Afrique, ont expérimenté la puissance du web à soulever les citoyens.


*A la manière du Capitole ?*

La journée du 6 Janvier 2021 est gravée dans l’histoire des Etats-Unis. Alors que le Congrès se réunissait pour confirmer la victoire de Joe BIDEN aux élections présidentielles, plusieurs centaines des militants pros Donald trump ont envahi le Capitole, emblème sacré de la démocratie américaine. Une première en 227 ans d’existence, né suite à un appel du 45ième Président Àméricain dans les réseaux sociaux. Pendant plusieurs mois, Donald Trump, Président des Etats-Unis a utilisé les réseaux sociaux pour attiser la colère de ses partisans. Clamant inlassablement et souvent sans aucune preuve que les élections avaient été truquées et que la démocratie leur avait été volée, Donald Trump préparait déjà, consciemment ou non, un terrain propice à la violence et aux débordements. Quand le Capitole, emblème de la démocratie de la première puissance, tombe à cause d’internet, l’interrogation de notre rédaction sur « l’Internet bête noire du processus électoral en RDC » est donc légitime.

Au mois de Novembre 2020, les Américains ont élu Joe Biden comme futur Président des États-Unis. Une issue qui n’a pas été du goût de Donald Trump. Avant même la fin du décompte des bulletins de vote, l’ex résident de la Maison Blanche s’est emparé de son compte Twitter pour contester les résultats des élections, affirmant sans aucune preuve à l’appui, que les votes avaient été truqués. Dans le même temps, il demandait à ce que le dépouillement soit arrêté : « Arrêtez le comptage », écrivait-il sur Twitter le 5 novembre 2020.

Reprenant le tweet de leur président comme slogan, des centaines de partisans pros-Trump se sont alors dirigés vers les lieux des dépouillements pour exiger leur arrêt, laissant ainsi place à des scènes surréalistes. En parallèle, les premiers groupes Facebook demandant « l’arrêt du vol des élections » se formaient. Le plus populaire d’entre eux, au plus fort de son ascension, accueillait 100 nouveaux membres toutes le 10 secondes. Avant d’être clôturé par le réseau social de Mark Zuckerberg, il comptabilisait 320.000 adeptes, rapportait le New-York Times.

6 Janvier 2021, une date gravée dans l’histoire des Etats-Unis. Ce jour-là, Donald Trump organise un rassemblement à Washington pour « exiger la transparence et protéger l’intégrité des élections ». Un événement auquel des dizaines des milliers de manifestants, venus de quatre coins du pays, se sont rendus. Et pour la cause, durant des semaines, le président a mis en place une large campagne de communication sur les réseaux sociaux pour appeler ses partisans à se rassembler. Entre vidéos promotionnelles et déclarations tonitruantes placées sous le hashtag #MarchForTrump, la promesse était lancée : le 6 janvier 2021, les pros-Trump « sauveraient les Etats-Unis » en « mettant fin au vol » de l’élection.

Le grand jour est finalement arrivé, et c’est aux alentours de midi que le 45e président des États-Unis est monté sur scène pour s’adresser à la foule. Promettant qu’il n’abandonnerait jamais la bataille, il a demandé à ses partisans de rester forts pour “reprendre leur pays”. Il finira par affirmer : « je sais que tout le monde ici marchera bientôt vers le capitole, pour pacifiquement, patriotiquement, faire entendre sa voix ». Un appel entendu par ses adeptes. Des milliers d’entre eux ont marché vers le Capitole, au moment même où les élus se rassemblaient pour confirmer l’élection de Joe Biden. Rapidement, la situation a dégénéré. Plusieurs groupes de manifestants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte de l’établissement, obligeant les parlementaires à cesser leur procédure. Dépassée par les événements, la police n’a pas pu contenir la déferlante. Entre les gaz lacrymogènes et les cris, l’emblème américain de la démocratie s’est vu plonger dans le chaos.

Si aux Etats-Unis, un pays qui ne vit pas l’instabilité sécuritaire de la RDC, l’emblème de sa démocratie a vécu le chaos, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur ce qui pourrait arriver à la RDC si le Gouvernement ne prend pas de meilleures mesures, au-delà de bonnes intentions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication « CSAC », qui n’a malheureusement aucun outil pour imposer ses directives.


La Rédaction

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