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24 mois de l’année électorale : FATSHI, le dernier virage pour un bilan

Choix de la rédaction

Lors de la prochaine élection présidentielle, la République Démocratique du Congo, vivra inéluctablement, une élection différente des trois précédente depuis son retour à la démocratie en 2006. L’élection présidentielle de 2018 organisée totalement sur financement de l’Etat congolais, a montré à l’opinion publique tant nationale qu’internationale, aux militants et cadres des partis politiques congolais ainsi qu’aux politiques, qu’en RDC, on pouvait être le parti au pouvoir ou le Président sortant et ne pas assurer sa continuité politique à la tête du pays, après une élection.

Cette logique, le Président Félix Tshisekedi, fils d’opposant historique, nourri aux mamelles de la démocratie au côté de son père, produit de la première et historique passation du pouvoir entre un Président sortant et son opposant le plus farouche, l’a bien comprise.

« Nous sommes dans une coalition, si certains continuent à court-circuiter mon action et que demain je perds aux élections, j’irai au purgatoire où l’on me reprochera d’avoir coalisé avec vous mais vous, irez en enfer »

Félix Tshisekedi a révélé, répondant à une question dans une interview accordée à nos confrères de la diaspora, pendant son séjour privé en Belgique, cette parole qu’il répète souvent à ses partenaires du Front Commun pour le Congo « FCC », avec qui il évolue dans le cadre d’une cogestion gouvernementale. « Nous sommes dans une coalition, si certains continuent à court-circuiter mon action et que demain je perds aux élections, j’irai au purgatoire où l’on me reprochera d’avoir coalisé avec vous mais vous, irez en enfer ». Cette réponse a mis au grand jour l’état d’esprit démocrate du cinquième Président de la République Démocratique du Congo qui a également insisté dans son interview sur la lassitude selon lui qui pourrait se manifester chez un humain après deux mandats à la tête de l’Etat.

« Cette réponse qui confirme le caractère démocrate du Chef de l’Etat est en même temps une exigence à la mobilisation pour tous ceux qui doivent l’accompagner à la matérialisation de ses promesses pour mériter un deuxième mandat à la tête de notre pays » a affirmé à notre rédaction Odette Babandoa, ancienne ministre de transport et voies des communications, Présidente du parti politique « Union des patriotes républicains » proche de l’UDPS. Après avoir été un opposant haut de Game au côté du sphinx de Limete, Etienne Tshisekedi, Félix Antoine Tshisekedi est considéré aujourd’hui par une large majorité de l’opinion, comme un Président miracle à qui l’on demanderait même l’impossible.

Le temps de l’action

Dès son arrivé au pouvoir, Félix Tshisekedi a sillonné les capitales du monde pour imprimer son empreinte sur la nouvelle dynamique diplomatique avec à la clé le retour du FMI qui accompagne la gratuité de l’enseignement en RDC, une vice-présidence en 2020 et une Présidence en 2021 de l’Union Africaine. Tout en s’activant dans la mobilisation des recettes pour juguler la crise économique née de la pandémie de la Covid 19, sur le plan nationale, le chef de l’Etat a fait de la lutte contre la corruption qui fait perdre à notre pays près de 15 milliards des dollars par an, une priorité des priorités pour réussir son mandat.


Après avoir incarné pendant des décennies son père puis lui, l’alternative de gestion de l’Etat, réussir son mandat comme Président de la République, Félix Tshisekedi y est condamné. N’étant pas au sommet de l’Etat pour faire de la figuration, encore moins pour finir au purgatoire, le mandat Tshisekedi devrait renforcer dans les jours à avenir son encrage populaire en intégrant d’avantage les interrogations des congolais en matière de pacte social, de redistribution des richesses, de défense de l’intégrité territorial de notre pays pour éviter de tomber dans des discours basé sur l’antienne d’un passé que le régime précédent avait mythifié au lieu d’apporter des réponses pertinentes aux besoins des populations. Le passé de Kimbangu, Kimpavita, Lumumba, Laurent désiré Kabila, Etienne Tshisekedi, un passé d’autant plus glorieux qu’il est fait des victoires de nos héros alors même que la RDC d’aujourd’hui semble être à court des hérauts.

Cependant, l’incarnation des aspirations de toute la Nation, Felix Tshisekedi, Président de la République rédige un nouveau pacte qui devrait enterrer le repli tribal chez certains, qui assimilent toute une vision de la société où la différence devient le surligneur d’une exclusion d’autant plus violente qu’elle ne vise qu’à marginaliser « l’autre », qu’on élève au rang d’ennemi imaginaire. Succès diplomatique, amélioration du climat politique, gratuité de l’enseignement, gouvernance électronique, programme prioritaire, sécurité à l’Est, Félix Tshisekedi pose des actes, il travaille pour un bilan, il prépare en bon démocrate, son retour 2023 au peuple, pour solliciter un second mandat.

2023 l’attelage Tshisekedi

Après avoir créé à Nairobi, le Cap pour le Changement « CACH » plateforme électorale pour les élections de 2018, qui a porté le candidat Tshisekedi à la tête du pays sans majorité parlementaire, des sources concordantes, les équipes Tshisekedi travailleraient à la création d’une nouvelle plateforme politique. L’idée selon nos sources serait de lancer une dynamique en vue des élections de 2023. Alors que les élections législatives, provinciales, sénatoriales et des gouverneurs ont été un échec pour le parti présidentiel, l’enjeux est de lancer une nouvelle dynamique au-delà du parti présidentiel, en vue d’apporter en 2023 au-delà de la Présidence de la République, une majorité parlementaire claire à Félix Tshisekedi.


« Ce projet qui est piloté par l’autorité morale des alliés de l’UDPS et haut représentant du Chef de l’Etat, Kitenge Yesu très actif, sous l’œil vigilant du Président Tshisekedi, devrait aboutir à une instance de liaison, rassemblant les partis politiques, les associations de la société civiles et les leaders d’opinions qui soutiennent le Président », nous explique une source proche du Président de la République. Plusieurs noms sont déjà cités et même certains venus de l’entourage de l’ex chef de l’Etat, Joseph Kabila.

Nul n’a besoin d’une baguette magique pour comprendre que la crise du Covid- 19 a retardé les effets des reformes souhaités par Felix Tshisekedi et qui l’oblige aujourd’hui à se projeter au-delà de 2023 et à se déployer sur terrain pour convaincre les congolais du bien fondé de lui accorder un second mandat pour poursuivre ce qu’il a commencé.

Ruth Ngwanza

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