Elle est une des 13 personnalités politiques et de la société civile, amoureux de la paix et décidés à transcender leurs clivages partisans, afin d’œuvrer en faveur des réformes électorales. Lui c’est Patrick Muyaya, député national depuis 2011 et acteur du développement en RDC.
Déterminés à rencontrer tous les acteurs institutionnels et parties prenantes au processus électoral afin de définir ensemble les priorités de la réforme, consolider les points de convergence et régler les désaccords, le G13 dit ne pas vouloir organiser un dialogue.
Interrogé par le Journal les défis congolais, le député national élu de de Kinshasa/Funa,
Patrick Muyaya Katembwe, a précisé l’opinion quant aux démarches du G13.
LDC: Pouvez-vous nous dire explicitement en quoi consiste les réformes électorales que propose le G13 ?
Les réformes que nous proposons concernent 4 points que nous pensons essentiels pour tenir des élections apaisées dans les délais constitutionnels pour 2023. Nous sommes donc dans une démarche d’anticipation au regard de la division qui caractérise la classe politique en ce moment où l’on parle de la mise en place du bureau de la Commission Électorale Nationale « CENI ». Nous voulons construire avec les autres parties prenantes un consensus sociétal autour de ces questions.
Il s’agit :
1. De revoir la loi organique de la CENI pour arriver à une représentation paritaire entre la majorité, la société civile et l’opposition, accroître les mesures de transparence et de contrôle pour cet organe qui gère d’important budget pour l’organisation des élections.
- Nous voulons revoir la loi électorale pour apporter des correctifs au système, notamment en mettant fin au népotisme avec la suppléance des épouses,enfants etc,la suppression du seuil,le retour à un scrutin majoritaire plus compréhensible pour les électeurs etc.
- Nous voulons retoucher la constitution pour nous permettre de rationnaliser la décentralisation en vue de permettre la tenue des élections locales. En l’état actuel des choses organiser les élections locales signifie élire près de 12.000 personnes. Nous n’avons ni les moyens d’organisation encore moins les moyens de prise en charge du personnel politique qui en sortira. Nous voulons aussi revenir à l’élection présidentielle à deux tours pour permettre au futur d’être confortablement élu et de disposer des moyens de sa politique. Je tiens à préciser que l’article 220 n’est pas concerné.
LDC : Pensez-vous que le dialogue est toujours un remède pour solutionner le problème de la RDC ? Qui proposez-vous comme acteurs principaux de ce dialogue ?
Le G13 ne veut pas de dialogue et n’organise aucun dialogue. Nous sommes à la recherche du consensus autour des réformes électorales essentiellement. Que cela soit bien clair. Et pour y arriver nous avons entrepris des consultations avec toutes les parties prenantes tant au niveau des institutions,des partis politiques que de la société civile.
LDC : La RDC est dirigée par le Gouvernement de la coalition FCC-CACH, mais le G13 entreprend des démarches qui impliquent les institutions, en dehors des institutions. Le G13 ne serait-il pas une nouvelle coalition ?
Nous ne sommes ni un parti politique,ni un regroupement nous sommes plutôt un groupe des congolais qui a décidé de transcender nos intérêts partisans pour voir comment apaiser les tensions et avoir un débat serein sur le processus électoral. Nous ne sommes pas en dehors des institutions, la preuve nous mêmes appartenons pour la plupart à l’Assemblée Nationale. Nous avons rencontré le Président de la République en sa qualité de première institution du pays pour lui expliquer le sens de notre démarche. Les lois sont faites pour le peuple. Nous voulons répondre à une demande sociale. Aucune loi ne se rédige au parlement sans se référer aux structures sociales pour lesquelles les lois sont faites.
LDC : Auprès de qui comptez-vous déposer les pistes des solutions ou les conclusions de vos différentes démarches ?
Au Président de la République et aux institutions, aux partis politiques, la société civile et au peuple congolais. Nous sommes députés nous userons aussi de notre pouvoir pour y arriver.
LDC : Le G13 est constitué majoritairement des élus du peuple, qui ont d’ailleurs un cadre légal qui est l’Assemblée Nationale pour débattre des choses qui concernent le pays. Quelle avait été votre démarche au niveau du parlement et quel a été la suite réservée à votre démarche avant de sortir ?
Notre démarche est partie de la difficulté du parlement à délibérer dans la sérénité les mois passés. Souvenons-nous de la loi Minaku-Sakata qui, à ce jour n’a pas encore été adoptée. Et d’ailleurs ses rédacteurs sont descendus dans la société pour en expliquer le bien-fondé. Ils sont sortis du cadre institutionnel pour aller à la rencontre des forces sociales alors que nous nous avons pris le schéma inverse pour être sûrs que nos propositions au moment de leur examen ne soulèvera pas une frange des compatriotes pour perturber les débats au niveau du parlement. Nous voulons que le temple de la démocratie reprenne pleinement ses droits de délibérer dans la sérénité pour notre avenir.
LDC : Vous avez rencontré le Chef de l’État, des personnalités politiques de l’opposition et vous rencontrerez aussi la représentante du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, Leila Zerrougui. Quel bilan faites-vous de votre démarche ?
Nous n’avons pas encore rencontré Madame Zerrougui oui, nous pourrons le faire dans la deuxième phase. Nous avons voulu d’abord construire un consensus avec les forces congolaises qui sont les premières à être concernées par cette question des réformes. Nous avons été bien accueillis et nous sommes heureux de voir que nous partageons totalement la même préoccupation avec les autres hormis quelques divergences mineures sur lesquelles nous travaillons avec les différents points focaux.
LDC : Le FCC-CACH, deux plateformes au pouvoir s’opposent à votre démarche. Pensez-vous avoir un bon issu ? Par quel mécanisme ?
Nous avons été reçus par le Président de la République qui, politiquement est l’autorité morale du CACH s’il était opposé il ne nous aurait pas reçu. Le FCC ne s’oppose pas à nous quant au fonds mais sur la forme parce qu’elle veut que le débat se passe dans les institutions, nous y arriverons. Nous avons eu des contacts informels avec les leaders politiques du FCC nous partageons le même souci. Même les plus critiques vis à vis de notre démarche trouveront leur compte dans nos conclusions
Propos recueillis par Landry Kamango Kamango