Tentera-t-il de récupérer le top Job en 2023 ? cette question revient dans plusieurs salons politiques et autres cercles des réflexions, où les pro et anti comeback de joseph Kabila à la tête du pays et constitutionnalistes, se livrent une guerre des déclarations et d’analyses sans précèdent.
Il est des figures en politique devenues tutélaires et dont le moindre déplacement est jugé, analysée, passée au fin tamis du signifiant politique. Joseph Kabila, prédécesseur du Président Tshisekedi et autorité morale du FCC est aujourd’hui de ceux, qui, à chaque fois qu’il effectue un déplacement ou commente un sujet d’actualité, suscite des remous dans l’opinion tant nationale qu’internationale.
Après sa dernière parution en public le 30 juin pour les festivités de l’indépendance à sa ferme de Kingakati, son apparition surprise à la rentrée parlementaire au Sénat ce mardi 15 septembre 2020 où il n’a jamais siégé depuis la première rentrée de la législature, n’a pas dérogé aux habitudes du genre. Joseph Kabila qui a enfilé pour la première fois son écharpe de sénateur, sur lequel il a souhaité, s’adressant au Président du Sénat Alexis Tambwe Mwamba, dans un humour qui le caractérise, qu’il soit rajouté « à vie » pour faire « sénateur à vie », a vu chacun de ce geste et fait être scruté aussi bien dans la salle de plénière que dans les couloirs de l’hémicycle par l’opinion publique à travers les médias et réseaux sociaux comme en témoigne le monitoring de « Trend 24 ».
L’homme avait troqué ses costumes cravates depuis la remise et reprise en janvier 2019, avec des treillis kaki, laissant la climatisation de ses bureaux privés de sa résidence de GLM au centre-ville, pour une omniprésence dans sa ferme de Kingakati en banlieue de Kinshasa où il s’affichait avec des lions blancs, des crocodiles ou encore le public. Il ne fait aucun doute pour les lieutenants de Joseph Kabila du Front commun pour le Congo « FCC » en coalition gouvernementale avec le Cap pour le changement « CACH » de son successeur Félix Tshiskedi, que 2023 est l’année qui signera le retour de leur champion à la tête de la RDC quand le CACH pense que la présence de Kabila au sénat confirme sa volonté à tourner la page.
Retour dans les institutions
Une année de répit après 18 ans de gestion de la RDC, Joseph kabila fait son retour dans les institutions par la porte du Senat, qui est présidé par un de ses fidèles, Alexis Tambwe Mwamba.
Pour un observateur de la vie politique congolaise, il fallait s’y attendre et cela ne pouvait être autrement, étant donné qu’il n’existe pas à ce jour un autre terrain où Joseph Kabila pourrait mieux jouer sa carte que dans les institutions de la République. Joseph Kabila s’installe -t- il au sénat comme en poste avancer d’une ligne de front ? Pour cet observateur, « le terrain populaire où l’ancien Président s’est essayé à travers certaines sorties ces derniers jours, n’était pas encore au-delà du succès de la première passation civilisée du pouvoir en RDC qu’il avait réussi, favorable à son retour pour 2023 ». D’où selon notre analyste, le choix de l’ancien maitre du pays à ramener son combat politique dans les institutions où sa majorité dans les deux chambres du parlement, dans les assemblées provinciales du pays ainsi qu’à la tête des provinces, font de lui un acteur majeur du jeu politique.
Kabila maitre du jeu ?
Sans aucun doute, le prédécesseur de Félix Tshisekedi, Joseph Kabila aurait pu être le maitre du jeu, à la manière de l’homme fort polonais, Jaroslaw Kaczynski, simple parlementaire, chef de la majorité nationale conservatrice du PIS (Droit et justice), si son dauphin Emanuel Ramazani Shadary « ERS » avait remporté les élections de décembre 2018.
A 71 ans, actuellement parlementaire et qui n’a plus aucune responsabilité gouvernementale, Jaroslaw Kaczynski est considéré comme l’homme fort de la politique polonaise. Le « PiS » son parti, gouverne avec une majorité absolue depuis 2015.
Le président polonais Andrzej Duda est également issu des rangs du « PiS » conservateur. Jaroslaw Kaczynski est celui qui annonce les remaniements en Pologne, les maintiens ou pas du Premier ministre ou des certains ministres, les changements sur le nombre des portefeuilles, des actes qui confirment son contrôle sur les institutions du pays. Joseph Kabila aurait pu faire du Kaczynski, si au-delà de son bilan de réunificateur d’un Congo morcelé par des rebellions, de son bilan des bâtisseurs des routes, ponts et écoles, d’organisateurs des premières élections démocratiques après plus de 40 ans, il avait réussi la lutte contre la corruption, tendon d’Achille de la prospérité économique de notre pays.
Faire du hors-piste ?
Si la coalition décidée de bonne foi entre les deux leaders FCC-CACH s’est transformée à ce jour, en un exercice de haute voltige pour les membres du gouvernement issues de cette coalition, Il est clair aujourd’hui, que la présence de Joseph Kabila au sénat pour garder l’œil sur ses élus, législateurs, dans l’optique d’un retour en 2023 comme laissent entendre certains de ses proches, créerait du hors-piste pour un de leader, sociétaire de la coalition au pouvoir.
Le ski hors-piste est une pratique très attirante pour ceux qui pratiquent le Ski. « Mais avant de se lancer, il vaut mieux connaître les dangers qui entourent le ski hors-piste » affirme un observateur comparent cette situation à celle qui prévaut en RDC. Bien que la tentation soit grande, il vaut mieux savoir quels sont les dangers du ski hors-piste avant de se glorifier du titre de « free rider » et d’être en mesure de faire face à une nature parfois trompeuse et souvent intraitable avec l’homme. Sortir des pistes et des itinéraires balisés, aménagés et surveillés implique de faire face à plusieurs dangers. « On ne pense souvent qu’aux risques d’avalanche qui pourrait dans une certaine situation emportée tout le monde, mais il ne faut pas oublier l’existence des craquèles, des arbres et d’un éventuel isolement. Ce sont donc de nombreux risques contre lesquels il faut s’assurer » a affirmé à notre journal, un, Ancien ministre Kabiliste.
Plusieurs autres observateurs affirment cependant, que Joseph Kabila n’envisagerai pas de se porter candidat aux prochaines élections.
La rédaction