Au regard de la volonté affichée par le CACH du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi et le FCC de l’ancien président Joseph Kabila, à pérenniser les acquis de la première passation pacifique du pouvoir en République démocratique du Congo, les observateurs de la politique congolaise sont unanimes sur la création prochaine par le FCC-CACH d’une grande coalition des partis de gauche. Le 24 avril 2019, l’Assemblée nationale avait élu sans équivoque le ticket FCC-CACH, Jeanine Mabunda à la présidence de la chambre basse et Jean-Marc Kabund à la première vice-présidence.
L’élection de kabund (Président a.i de l’UDPS) comme premier vice-président de l’Assemblée nationale avait permis pour la première fois à un parti sorti de l’opposition, de placer sur une de plus haute marche de l’appareil étatique congolais, un de ses cadres. Cette victoire n’aurait jamais été loisible sans l’implication des députés du label FCC. La réussite de la chambre basse a été rééditée à la chambre haute du parlement où le candidat FCC, Alexis Thambwe Mwamba a battu Bahati Lukwebo, un dissident soutenu par l’opposition et certains sénateurs FCC, alors que Samy Badibanga ancien haut cadre de l’UDPS et actuellement, d’après une opinion très rependue, fait toujours partie du cercle restreint d’amis de FATSHI, est élu premier vice-président du Sénat, sa victoire a même été un soulagement pour les militants du parti cher au sphinx de Limete, feu, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
Cap vers un grand Parti de gauche
Idéologiquement le FCC et le CACH poursuivent le même but. Dans certains pays très avancés démocratiquement, les formations politiques sont départagées sur base de leurs idéologies qu’elles défendent mordicus. En RDC, il est fort probable que les enjeux politiques de l’heure plongent le FCC et CACH, deux grands courants politiques dont les partis qui les composent jadis farouchement opposés, dans une union perpétuelle, en perspective de la création d’un grand parti de gauche.
Ce qui n’est pas mal si déjà la toute première alternance politique civilisée et pacifique qu’a connu la RDC s’est faite entre Kabila et Tshisekedi, chacun d’eux étant leader dans son camps. Avant cette alternance, il est un secret de polichinelle qu’il y a eu signature de l’accord mettant ainsi en coalition le FCC de Joseph Kabila et le CACH de Félix Tshisekedi en ce qui concerne la gestion du pays pendant le quinquennat de FATSHI, président de la RDC. Certains professeurs, politologues et analystes du macrocosme politique de l’ex-Zaïre estiment qu’il y a probabilité que cette coalition aboutisse à la fondation d’une grande famille politique qui aurait le moyen possible de rester au pouvoir ad vitam aeternam ( disons : pendant longtemps).
Et cela, à en croire une autre sensibilité, permettrait aux partis politiques œuvrant en RDC de créer des regroupements politiques sur base des idéologies et non en fonction des individus, comme c’est le cas actuellement.
Partant du principe selon lequel l’objectif d’un parti politique ou regroupement politique est de conquérir le pouvoir et le conserver le plus longtemps possible, nous pouvons nous imaginer combien le FCC et CACH, une fois devenus parti politique de gauche, ils auront intérêt à consolider les liens, chose qui pourrait leur permettre de rester longtemps au pouvoir, surtout si l’intérêt du peuple est axé comme priorité. Dans son interview du 29 juin avec nos confères de RFI et France 24, Félix Tshisekedi faisait déjà allusion à une coalition des forces entre son camps et celui de son prédécesseur, Joseph Kabila. « Au lieu de la cohabitation qui aurait été assez, moi je pense dramatique pour notre pays, parce que politique et une majorité parlementaire différente. Et donc, ici on s’est dit : ok, l’idée est là ; on lève l’option de coaliser d’autant plus qu’idéologiquement, nous avons une même sensibilité. Nous avons opté pour la coalition parce que, comme je le disais, nous avons une même approche idéologique. Donc ce serait beaucoup plus facile de coaliser nos forces. Le reste, cette spéculation qui prétend à dire qu’il y a eu des arrangements, qu’il y a eu des deals… Si deal il y a, il n’y a que ce deal qui peut mettre nos forces ensemble, c’est tout. Et le reste sera écrit ».
En analysant minutieusement ces propos tenus par Félix Tshisekedi, l’on peut si bien dire que la possibilité y est de faire de la coalition FCC-CACH, un grand parti de gauche. En 2023 cette coalition aura la chance de revenir au pouvoir, à condition qu’elle réussisse à satisfaire les besoins du peuple. De ce fait, les deux plateformes ont intérêt à travailler dans un climat harmonieux et serein pour résister face aux pressions de l’opposition.
Rédaction