Décembre 2018 Joseph Kabila organise des élections cent pour cent congolaises, libres, démocratiques et apaisées, sans aides financières étrangères, il les voulait made in DRC au nom de la souveraineté nationale, de l’indépendance de la RDC. A la grande surprise de la communauté internationale qui, se voyant coincée et évincée de processus électoral soupçonnait l’homme de Kingakati d’avoir organisé les élections pour que son dauphin, Emmanuel Ramazani passe. Or, les résultats de ces élections ont jeté le peuple Congolais dans une surprise admirative. Car elles ont été remportées par Félix Tshisekedi, fils biologique et politique du Sphynx, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, bien réputé dans son combat mené pendant des décennies dans l’opposition. 23 janvier 2019, Félix Tshisekedi, va donc prêter serment sous le regard des milliers de congolais ainsi que de son prédécesseur Joseph Kabila Kabange.
Une première pour les congolais de vivre l’alternance pacifique au sommet de l’Etat. Oui, ces deux personnages ont tourné le film affable de l’alternance civilisée en RDC. Ce jour-là, les gros plans de la télévision nationale, la RTNC, sur le prédécesseur de Félix Tshisekedi qui montrait un homme détendu, rasé comme à son entrée au palais de la Nation, un symbole pour un analyste qui montre que le fils de Laurent désiré Kabila tourne fièrement la page de ses 18 ans de règne à la tête de la République démocratique du Congo, 2.345.000 km, 80 millions d’habitants, neuf frontière et l’une de première puissance minière mondiale. Chemin escarpé ? Revenons sur les faits.
Lunettes noires, sourire aux lèvres Joseph Kabila en place qui parait détendu accompagne d’un regard son successeur, au coup de canon, à sa prestation de serment ainsi qu’à son discours d’investiture. Deux hommes porteurs des noms Kabila comme Tshisekedi chargés d’un passé de lutte, de choc, d’engagement, d’abnégation et des résiliations pour un Congo indépendant et émergent. Première pente sur le chemin de l’alternance pacifique, Félix Tshisekedi, épuisé par une campagne serrée, une campagne de proximité, une campagne de pauvre mais une campagne acte ultime pour faire triompher le rêve du père, le rêve du « peuple d’abord », dans une élection made in Congo, le « Ranger » comme le surnomment ses lieutenants, s’effondre pendant son discours, scène qui annonce la première épreuve de la passation civilisée du pouvoir entre un Président sortant et un entrant.
Situation tendue, la télévision nationale zoom sur le prédécesseur, Joseph Kabila, les congolais venus nombreux accompagner le fils du sphinx lancent un chant belliqueux, déterminés à finir la course avec Fatshi, ici, au palais de la Nation, le 23 janvier 2019, le jour J, si, cela était leur destin, le destin d’un peuple qui en avait plein le ventre. Tel un Phoenix, Felix Tshisekedi se relève, aussitôt, il présente ses mea-culpa excuse à son prédécesseur et à ses sympathisants venus nombreux le soutenir au palais de la Nation.
Vendredi 15 mars 2019, deuxième épreuve sur le chemin de la passation pacifique du pouvoir, l’annonce des résultats de l’élection sénatoriale suscite la colère dans les rangs du successeur de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi Tshilombo. Les combattants de l’UDPS manifestent devant le siège du parlement provincial de Kinshasa pour dénoncer les résultats de ce scrutin dans lequel la plateforme Cach (Tshisekedi – Kamerhe) n’a obtenu que trois élus au niveau national mais aucun à Kinshasa alors que l’UDPS détient une majorité d’élus provinciaux appelés à voter pour élire les sénateurs. Les rangs se resserrent à Limeté, au siège de l’UDPS où les militants ont foutu les boxons pour exprimer leur mécontentement.
La guillotine est prête, la cible est désignée, le prédécesseur, Joseph Kabila, le coupable idéal pour les militants UDPS. La tension monte, invectives, chansons guerrières, les combattants menacent de se rendre à Kingakati pour en finir avec Joseph Kabila, l’allié FCC de Félix Tshisekedi. Les deux leaders temporisent, comme Joseph Kabila qui encaisse la rage de l UDPS dans la rue, Felix Tshisekedi encaisse la défaite injustifiée de ses candidats Sénateurs, en saisissant le Procureur Général de République pour tirer la situation au clair. Jamais deux sans trois, le député FCC Charles Nawej accuse lors d’une plénière, dans des propos qui prêtent à confusion, le Président de la République d’avoir violé la constitution dans ses ordonnances de nomination des mandataires de la Gécamines (Générale des Carrières et des Mines) et de la SNCC (Société Nationale des chemins de fer du Congo).
L’Udps et ses alliés dénoncent l’outrage au Président de la République, les militants ses déchaines, gorges serrées, cœurs noués, ils envahissent la ville, la rue, déferlent sur le palais du peuple pour en finir avec l’accord de la bonne entente, celui de la coalition FCC-CACH qui venait de porter Jean Marc Kabund, Président ad intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès social « Udps » à la première vice-présidence de l’Assemblée Nationale, Premier fauteuil que Fatshi offrait aux siens grâce à son accord avec JKK et qui constituait la deuxième ligne de front qui venait de bouger pour le clan Tshisekedi après celle de la Présidence de la République. Les deux leaders surmontent l’affaire et lors d’un diner à la résidence de Félix Tshisekedi, le duo lance à travers des images, un message d’apaisement à leurs militants respectifs.
Accolades, sourire, toast, c’est une ambiance bon enfant qui a régné à la résidence du Président de la République Félix Tshisekedi qui a reçu dans la soirée de lundi, son prédécesseur et allié Joseph Kabila. Cela alors que les escalades verbales se sont multipliées entre les militants du PPRD, le parti de Joseph Kabila et l’UDPS. Social-démocrate l’un comme l’autre, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila sont appelés à coaliser pour l’intérêt de la RDC l’a plusieurs fois rappelé Félix Tshsekedi dans ses différentes prestations télé.
Le Président sur plusieurs fronts pour protéger les acquis et booster l’économie, insiste sur le fait qu’il a tourné la page du passé, il est occupé a dessiné l’avenir du Congo, un Congo qui assure la gratuité de l’enseignement à sa jeunesse, un Congo qui assure la sécurité à sa population, un Congo qui assure un revenu minimum à ses salariés et dans son combat, son prédécesseur Joseph Kabila l’accompagne vent debout. Même le dernier crash qui a couté la vie aux proches de Félix Tshisekedi et qui a mobilisé les militants de l’Udps contre Joseph Kabila auteur désigné par ceux qui veulent voir l’alliance des deux dirigeants rompue n’a pas eu raison de leur détermination à travailler pour un Congo nouveau.
Rédaction