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100 jours de Félix Tshisekedi: La démission de Kamerhe exigée pour sauver « l’audace de l’espoir congolais »

Choix de la rédaction

L’audace de l’espoir, voilà le meilleur de l’esprit américain comme le disait l’ancien Président américain Barack Obama, qui a revêtu les congolais au lendemain de l’élection à la tête du pays, de Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.  Les congolais ont eu l’audace de croire, malgré plusieurs signaux contraires sur l’avenir du pays, ils ont eu l’audace de croire à la restauration d’un Congo fort et prospère, l’audace de croire que malgré les revers du passé, le Congo prenait avec l’avènement de Félix Tshisekedi, la responsabilité sur son propre destin. Contre le destin chaotique que certains voulaient nous s’imposer au lendemain des élections, le Président de la République, exécuteur testamentaire du « peuple d’abord », la vision de son père, le sphinx de Limete, lance un programme d’urgence pour soulager les Congolais dans les 100 jours de son arrivé au sommet de l’Etat.  Un homme est choisi pour piloter ce programme, Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du chef de l’Etat, deux fois candidat Président de la République, ancien Président de l’assemblée nationale, vu par plusieurs observateurs comme réponse à la situation. Kamerhe prend la tête de la commission de pilotage avec le plein pouvoir qui ramène toutes les signatures vers lui face à un gouvernement FCC, amputé d’une bonne partie de ses ministres partis au parlement en attendant la publication du gouvernement de coalition fcc-cach qui tardait encore à venir. Plus de 400 millions des dollars dépensés pour l’exécution du programme, sans traces correspondant à l’équivalent du montant décaissé par le trésor public. La gestion du Président de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC, coordonnateur principal des activités des 100 jours, déchaine une avalanche d’indignations auprès de l’opinion tant nationale qu’internationale.

Le pavé dans la mare

Le Pavé qui a troublé la mare qui assurait une certaine tranquillité à vital Kamerhe, est venu de sa sortie médiatique sur top Congo FM à l’émission face à face au cours de laquelle le Directeur de cabinet du Président de la République a accusé le Ministre des Finances de retarder les travaux pour non payement de la dernière partie des fonds y afférents. Ce que beaucoup d’observateurs avertis qualifient de fuite en avant après avoir écouté les réponses de Sele Yalaghuli, qui démontrait que jusque-là le niveau d’exécution physique des projets du programme prioritaire ne correspondait pas au niveau d’exécution financière. L’évaluation du coordonnateur principal du programme d’urgence Vital Kamerhe donnait Exe quo 70% le taux de décaissement au taux des réalisations des chantiers. Pour l’argentier national qui avait exigé une évaluation avant de poursuivre le décaissement, le taux d’exécution était de 50 % alors que le décaissement était déjà à 70 %. La machine s’emballe avec l’udps, le parti présidentiel qui ne ménage aucun effort pour sauver le mandat de Félix Tshisekedi. Le parti dépêche une commission sur terrain avec à sa tête le Président intérimaire du parti et premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean marc Kabund. La délégation du parti présidentiel fera un constat amer qui donne à 30% l’exécution des chantiers prioritaires du chef de l’Etat, notamment ceux de la construction des sauts-de-mouton qui ont eu à attiser la colère populaire au regard des embouteillages qu’ils suscitent sur les grandes artères de la capitale.

 « Le constat est d’autant plus amer que la désolation fait froid au dos »

Lors de la cérémonie de commémoration de 38 ans de l’Udps le samedi 15 février au stade de martyrs de l’indépendance, Jean Marc Kabund, Président intérimaire, porté par la foule des militants a dénoncé le scandale de 100 jours du chef de l’Etat qui révoltent la conscience congolaise. « Des contradictions au sujet des travaux et du financement des sauts-de-mouton nous ont amenés à improviser une visite sur les sites de ces ouvrages » a lancé à la foule le premier Vice-président de l’Assemblée nationale avant de poursuivre : « le constat est d’autant plus amer que la désolation fait froid au dos ». Pour Jean marc Kabund, tout porte à croire qu’il s’était réellement passé quelque chose d’anormale. « Nous Udps, appelons de tous nos vœux qu’une mission d’audit soit rapidement diligentée, que la justice se saisisse de ce dossier et que les responsabilités soient établies » a-t-il déclaré avant d’exiger la démission de toute personne, quels que soit son rang et ses fonctions, citées ou sur qui repose une once de soupçon dans le cadre des travaux de 100 jours du chef de l’Etat. L’udps maintien depuis une forte pression   sur Vital Kamerhe afin qu’il démissionne de la direction du cabinet de Félix Tshisekedi, Président de la République.

Les correspondances qui crucifient Kamerhe

Il était désigné par certains proches du Directeur de cabinet du chef de l’Etat comme étant le coordonnateur du programme d’urgence. Considérant cela comme une vaste campagne de calomnie dans les réseaux sociaux, le coordonnateur technique CACH en charge du programme du quinquennal, l’Ambassadeur itinérant Nicolas Kazadi, avait dans un communiqué datant du 15 février 2020, qui a affaiblit d’avantage les lignes des défenses de Vital Kamerhe, apporté au public plusieurs explications sur ledit programme.

Nicolas Kazadi dit avoir été chargé par le Directeur de Cabinet d’assurer la coordination de suivi du programme de 100 jours au sein d’une commission ad hoc. Il dit n’avoir jamais été associé à sa conception. Pour lui, sa commission avait pour tâches de compiler les rapports qui proviendraient des entités en charge de l’exécution des travaux, organiser les missions de suivi sur le terrain et faciliter la bonne exécution du programme. En tant que coordonnateur, Nicolas Kazadi dit n’avoir pas eu de contact financier ni avec les entreprises privées ou publiques retenues pour les dits travaux, ni avec les ministères de finances et de budget. S’agissant du rapport direct avec l’OVD et l’office des routes, l’ambassadeur itinérant dit que ce rôle était laissé aux personnes désignées par le Directeur de Cabinet en tant que président de cette commission. Arguant être le premier à avoir demandé et obtenu qu’un audit soit entrepris sur les programmes des 100 jours, le coordonnateur technique CACH soutient que “seuls de potentiels coupables peuvent s’offusquer ou s’agiter face à la demande d’un audit.” D’où il a réitéré dans son communiqué, son appel à des audits professionnels, réalisés dans des délais raisonnables et qui aboutissent à des conclusions claires et crédibles. Après le communiqué de presse qui dédouane l’Ambassadeur Kazadi, c’est l’élu de la Lukunga Jean-Jacques Mamba, qui a adressé une question orale à Vital Kamerhe, pour qu’il s’explique notamment sur des éventuels détournements de deniers publics autour du programme de 100 jours du président congolais. “De prime abord, je constate que dans le cadre du programme de 100 jours du chef de l’État, l’administration de la présidence de la République que vous dirigez s’est activée utilement dans la réalisation de ce programme en qualité d’autorité contractantes telle que définie dans la loi 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics“, dit ce député dans sa lettre adressée au Coordonnateur principal du programme prioritaire, Vital Kamerhe. « Partant du principe que nul n’est censé ignorer la loi, nos enquêtes préliminaires ont révélé plusieurs violations de la loi relative aux marchés publics et la loi des finances pour un montant de 237 millions de dollars qui nécessitent dans tous les cas de figure d’établir des responsabilités et le cas échéant pour ce qui me concerne, de restituer la vérité à nos concitoyens dans le cadre de la mission nous confiée », a ajouté le député Mamba dans sa lettre du 17 février. Le Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi est sur la sellette alors que le programme de 100 jours, initié au début du mandat du Chef de l’Etat, est décrié. Vital Kamerhe jouait un rôle essentiel dans l’exécution de ce projet. Le député Mamba appelle donc Vital Kamerhe à fournir des explications à l’Assemblée nationale sur les points suivants:

1. La quasi-totalité des marchés publics conclus par la présidence ont été passés en procédure de gré à gré en violation des dispositions des articles 37et 42 de la loi relative aux marchés publics. Pourriez-vous, légalement, justifier la nécessité de cette procédure pour ce type d’ouvrages?

2. Le sujet SAMIH HOUBALLA JAMMAL, non autrement identifié, se voit attribuer, par votre administration, deux marchés publics de 171.000.000 USD (cent septante et un millions de dollars américains) pour ses deux sociétés respectives créées en l’espace de 8 mois entre  2018 (SAMIBO SARLU) et avril 2019 (HUSMAL SARL). Pouvez-vous nous en dire plus sur ce privilège qui viole plusieurs articles de la loi susmentionnée en nous décrivant le cadre légal de ce choix ?

3. Après votre visite à la prétendue société SOCOC (non identifiée au guichet unique de création d’entreprises et prétendument propriété de monsieur BISHEKWA VANNY), cette dernière s’est vu attribuer, par votre administration, un marché de 66.000.00 USD (soixante-six millions de dollars américains) en procédure de gré à gré pour la construction de 30 km de route à Goma (10 km) et BUKAVU (20 km). Pourriez-vous nous expliquer le montage financier qui a impliqué le FONER et la Trust Merchant Bank pour cette fin, entendu que le FONER ne peut pas participer à des financements de construction et réhabilitation des routes ?

 Vital Kamerhe ou un destin à l’Idrissa Seck  

De l’avis de plusieurs observateurs politiques africains, Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du Président congolais Félix Tshisekedi, aurait un destin politique similaire à celui de Idrissa Seck, ancien poulain de l’ex Président Sénégalais, Abdoulaye Wade. Directeur de campagne de Maitre Abdoulaye Wade, Idrissa Seck était celui qui avait insisté pour que son ex mentor descende dans l’arène électorale pour une dernière tentative aux élections présidentielles de 2000 afin de tenter de battre celui qui était devenu sa bête noire, le Président Abdou Diouf. Après un refus catégorique de Wade, ce dernier décidera de revenir dans la course sur insistance d’Idrissa Seck qu’il désignera comme Directeur de campagne dans la vague bleue du parti démocrate sénégalais « PDS » qui permettra à son candidat Abdoulaye Wade de remporter cette élection. Une fois élu, Wade va designer son directeur de campagne qui était aussi son dauphin désigné comme Directeur de cabinet et Ministre d’Etat avant qu’il ne devienne Premier Ministre. Une partie de la vie de l’ancien premier ministre sénégalais qui rappelle étrangement celle de l’actuel directeur de cabinet de Félix Tshisekedi qui avait insisté auprès de ce dernier de maintenir sa candidature à la Présidence de la République contre l’accord de Genève qui désignait Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition Lamuka à la Présidence de la République. Une fois la candidature de Félix Tshisekedi confirmée, il désignera Vital Kamerhe directeur de campagne et dauphin à travers les accords d’Addis-Abeba. Après son élection à la présidence de la République, comme Abdoulaye Wade, Félix Tshisekedi désigne son dauphin, vital Kamerhe comme Directeur de cabinet faute d’une majorité au parlement pour prendre le poste de premier ministre, Kamerhe s’imposera selon plusieurs sources comme un Président Bis au palais de la Nation où le Président n’y travaille presque pas. Après la direction de cabinet du Président Wade Idrissa Seck sera nommé premier ministre en remplacement de Mame Madior Boye, limogée suite au scandale du naufrage du bateau Le Joola. 2002-2004, ses relations avec le président Abdoulaye Wade étaient jusque-là excellentes ce dernier parlant d’Idrissa seck en ces termes : « il connait ma pensée. Je n’ai pas besoin de fournir de grandes explications pour qu’il comprenne ce que je veux dire. Je lui fais confiance, c’est mon fils ». Les relations entre les deux hommes se dégradent très vite, Idrissa seck est accusé de vouloir écarter le président Wade pour pouvoir lui succéder après les élections de 2007. La presse évoque un « coup d’Etat rampant ». Les relations entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck devenant de plus en plus mauvaises, ce dernier est limogé de ses fonctions de Premier ministre le 21 avril 2004. Longtemps considéré comme le dauphin du Président Wade, Idrissa Seck se voit reprocher sa gestion des chantiers de Thiès. Le 31 juillet 2005, la majorité parlementaire libérale vote sa mise en accusation devant la haute Cour de justice pour détournement de fonds dans les chantiers de la ville de Thiès, corruption, faux et usage de faux etc… un journal sénégalais révèlera plus tard que la relation tumultueuse entre Wade et son ex dauphin était lié à une affaire de gros sous. Le magazine Afrique confidentielle révèlera que Wade avait confié à leur journal que son ex dauphin était parti avec 74 milliards de FCFA de fonds politique alors que les fonds politiques votés par l’Assemblée nationale n’atteignent pas 74 milliards ».  Il s’agissait donc pour ce journal d’un complot ourdi contre le Sénégal pour piller ses ressources financières, notamment à travers les fonds des chantiers de Thiès détournés, les aides et l’argent du Koweït pour la construction d’une nouvelle cité à Dakar. Cela expliquait aussi pour plusieurs observateurs le fait qu’il n’y avait jamais eu des procès qui feraient éclater au grand jour les actes scandaleux de ce couple rendu fou par l’or et les ors des palais du pouvoir. Idrissa Seck bénéficiera d’un non-lieu grâce à un accord de restitution des fonds politiques à Wade après sa libération. Cet argent ne sera jamais restitué ni à Wade ni au peuple sénégalais, une affaire qui plombe à ce jour la vie politique de l’ancien premier ministre, trois fois candidat Président de la République sans succès. L’histoire du couple wade-Seck est-elle en train de se répéter en RDC avec le couple Tshisekedi-Kamerhe ? La vérité sera-t-elle connue dans le fiasco du programme prioritaire de Félix Tshisekedi ? Aujourd’hui c’est les différentes couches de la société congolaise qui réclament la démission de Vital Kamerhe afin de préserver « l’audace de l’espoir » avec l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir.

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