Tribune libre de Jacques Kitengie, Journaliste-Éditorialiste
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J’ai eu difficile de me taire. J’ai jaugé la température au sein des citoyens lambda, mes frères et sœurs, j’ai palpé du doigt les tristes réalités du peuple dont vous êtes l’émanation directe. Monsieur le Président de la République, votre peuple crève de faim; il croupit sous une misère indescriptible. Je sais que vous êtes au courant ; je sais aussi que cette situation vous préoccupe. Le défi fondamental de la gouvernance actuelle, c’est celui-là, Monsieur le Président. Dois-je reconnaître, ici, que durant les deux ans et demi passés à la magistrature suprême, vous avez réussi beaucoup de choses qui riment avec l’intérêt supérieur. À titre illustratif, du point de vue diplomatique, vous avez réussi bravement à rouvrir le géant Congo au monde, avec les conséquences agréables qui en découlent. Vous avez écarté la famille politique de l’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila, celle-là même qui semblait torpiller, à en croire certains observateurs, votre action politique.
L’heure de l’impatience a-t-elle sonné dans le chef du “peuple d’abord” !
Bientôt trois mois, Monsieur le Président, les Warriors sont au travail. Effectivement, ils sont au travail ; et l’Etat congolais leur paie à raison, car sans nul doute “l’ouvrier mérite son salaire”. Ces derniers ont entres autres pour mission essentielle, de relever, de manière efficace et efficiente, les défis du social qui fait énormément couler encre et salive. Sous votre leadership éclairé, “le peuple d’abord”, sur fond d’une impatience accrue, réclame du gouvernement en place, avant tout le pain, oui la shikwanga, le fufu, le bukari, le biashi, le nshima, c’est selon.
Monsieur le Président, ce souci primordial du peuple, associé aux problèmes de l’accès à l’eau et à l’électricité, des routes modernes, de l’éducation de qualité, de la santé, de la justice équitable, que dis-je, mérite une thérapie adaptée et urgente. Lorsque je venais jadis couvrir les activités du rassemblement Limete, regroupement politique de l’ancienne opposition radicale que vous dirigiez autrefois, peu avant votre élection au summum des institutions nationales, lorsque je décryptais vos sorties médiatiques, j’étais à franc parler, impatient de vous voir présider aux destinées de notre belle nation, le Congo du Sphinx de Limete d’heureuse mémoire, votre Père biologique et politique, je cite Feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba.
Puissiez-vous, Monsieur le Président, faire un miracle pour donner du pain à votre peuple, “le peuple d’abord” de Lumumba Patrice, de Simon Kimbangu, d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, de Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, de M’zée Laurent Désiré Kabila, le peuple d’abord des pionniers de notre démocratie et de notre indépendance. Je plains des communicateurs qui mettent un accent gênant sur les élections de 2023. Le plus important pour le peuple, dois-je l’avouer, ce n’est pas la tenue des élections, c’est plutôt le mieux vivre, la dignité, l’épanouissement, la certitude du lendemain (meilleur). Puissiez-vous, Monsieur le Président, donner une lueur d’espoir à la communauté nationale préoccupée par la grandeur du Congo mise en danger du seul fait de la gravité de la misère généralisée.
Que d’aucuns ne me jettent pas les pierres, si j’ai dit autre chose que ce qui taraude leurs esprits !
*Jacques Kitengie, Journaliste-Éditorialiste*
[DIRECTEUR GÉNÉRAL DU MEDIA EN LIGNE EXCLUSIVITÉ.INFO]
RDC-Tribune : «Monsieur le Président, “le peuple d’abord” crève de faim, la jeunesse de votre beau pays est face à l’incertitude du lendemain» Jacques Kitengie
