Tribune de Simon Kiaka
Pendant plus de quarante ans, François Beya est au cœur des actions des hommes appelés à maitriser dans l’ombre, les zones grises avec des officines où s’orchestrent contre la République des manipulations, des actions d’agents doubles, d’espions, des balances et des mythos, un monde parallèle peuplé d’ombres et d’anonymes, fait des coups tordus mais aussi des sauvetages miraculeux dans les affaires les plus sensibles du pays pour que vive la République.
Un homme aussi discret qu’efficace, François Beya, l’homme à qui le Président Tshisekedi avait donné aux premières heures de sa prise des fonctions, la mission de donner tout en restant efficace, un visage humain aux services de sécurité, traine une expérience et une expertise mondialement reconnues, qui font de lui ce jour encore, le visage de la sécurité nationale congolaise.
Pur produit des renseignements, dans lesquels il a fait toute sa carrière, de Mobutu à Tshisekedi en passant par les Kabila père et fils, il n’avait jamais oublié le sens de la discipline conspiratrice et de la loyauté au Président de la République. Ancien du Shin Beth, le service secret israélien, l’équivalent du MI5 britannique et du FBI américain, qui a pour devise « protège et ne te montre pas » est l’un de meilleurs services secrets au monde, François Beya est passé également à la National Defense University, en virginie aux Usa, une institution d’études supérieures financées par le département de la défense des Etats-unis, pour des entrainements de haut niveau, l’éducation et le développement de stratégie de sécurité nationale. Cette université a aussi pour mission de proposer une éducation militaire rigoureuse aux civils d’élite, provenant d’agence associés, dans le but de développer des meneurs qui auront les compétences d’opérer et de penser de façon créative dans un monde imprévisible et complexe.
Il faut le dire, l’homme que le Président Tshisekedi avait choisi pour professionnaliser la sécurité nationale de la RDC, en avait dans la tête et dans le ventre, au-delà du fait qu’il soit devenu à souhait, la cible d’un groupe d’individus qui ne juraient que par la pérennisation des faiblesses sécuritaires de la RDC, pour sa déstabilisation au profit du pillage de ses ressources par certains pays voisins. Des journalistes et experts improvisés sont payés pour le besoin de la cause, par ceux qui veulent stopper la professionnalisation des services, voulu par le Chef de l’Etat. Ils ont tenté de donner sans succès, un visage dans les médias et réseaux sociaux, à leurs fantasmes sur les hommes de l’ombre de la République et au porteur de la vision Tshisekedi, l’espion en Chef, François Beya jusqu’à la prétendue atteinte à la sécurité nationale qui sera sans aucun doute, élucidée par la justice.
Publications sponsorisées, pages achetées pour articles dédiés, Fakes comptes twitter ou Facebook usurpant parfois les identités de certains dirigeants et cadres politiques, ont vu le jour une période dans les réseaux sociaux, dans l’idée de plus en plus claire de faire sauter un securocrate, un homme de l’ombre qui était considéré à tort ou à raison comme le dernier verrou à sauter pour atteindre Félix Tshisekedi.
François beya, un spécialiste dans l’ombre de la République comme on en trouve au service des chefs d’Etat à travers le monde est de ceux qui ont pour mission de parer à l’éventualité des faiblesses de l’exécutif, avec des analyses froides et pointues à soumettre au Président de la République. Aux Etats Unis le Président de la République peut s’appuyer, depuis 1947, sur une organisation qui, au sein de son Bureau exécutif, peut superviser la bonne marche des opérations en politique extérieure, et donner une cohérence à la cacophonie bureaucratique, en matière d’affaires diplomatiques et stratégiques, cette organisation, le Conseil de sécurité nationale ou National Security Council (NSC), comme celle que dirigeait François Beya, en qualité de conseiller spécial en matière de sécurité du Président, constitue le centre du pouvoir à la Maison-Blanche.
Dans l’ombre de la République, au service du Chef de l’Etat congolais, Francois beya kasonga, en conseiller spécial du Président en matière de sécurité, était un homme discret et courtois qui passait inaperçu auprès de ceux qui ne connaissent pas son visage. Le regard sécuritaire, celui du politique et celui du journaliste peuvent parfois converger, mais le plus souvent ils sont concurrents et ne se superposent pas.
En observant la République sous le regard des animateurs des réseaux sociaux ou des sécurocrates improvisés, on a une représentation d’une République ballottée, plongée dans la réaction aux révélations insolites qui surgissent aussi nombreuses qu’un parterre des champignons après la pluie, contrairement au regard sécuritaire. Le conseiller spécial du chef de l’Etat au-delà de jouer au pompier, dans l’ombre, il est dans l’anticipation des faiblesses de l’exécutif, des intrigues et coups bas à venir contre le Président de la République, première institution du pays, dans un travail qui exige, une expérience pointue de la politique intérieure du pays mais aussi des relations internationales.
Un rôle qui place François Beya, encore aujourd’hui, dans la position de l’homme le mieux informé du pays ainsi que dans la zone d’ombre qui fait de lui gardien des secrets défense, contrairement à l’image que les détracteurs de Felix Tshisekedi présentent l’information travestie dans certains médias et dans leurs pages sponsorisées, comme si aucun secret ne pouvait être gardé, que tout pouvait être exposé au public avec une facilité déconcertante. Alors que l’efficacité légendaire de François Beya qui lui a valu le surnom de Fantômas et qui a permis à l’un de meilleurs securocrates africains qu’il est à ce jour, à survivre des régimes mobutu, kabila père et fils, une certaine volonté à ralentir les efforts de Félix Tshisekedi à construire un service de sécurité fort, a tenté avant l’affaire de la prétendue atteinte à la sécurité nationale, que beaucoup dans l’opinion qualifient de pétard mouillé, qui finira par confirmer la loyauté de l’ancien Conseiller Spécial, au Chef de l’Etat, de présenter ce dernier comme un roi nu, incapable de garder au secret les actes qu’il posait au nom de la République.
Pour un spécialiste des renseignements que nous avons joint, l’efficacité et le silence assourdissant des actions des hommes de l’ombre comme l’ancien patron du Conseil National de sécurité, poussent aux fantasmes créant ainsi l’omniprésence de l’homme sur des dossiers fantaisistes les uns comme les autres.
*Déférence et loyauté*
Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, a plusieurs décennies de lutte pour l’Etat de droit derrière lui, les méfaits du non droit, il en sait quelque chose et François Beya qui était son plus proche collaborateur, l’homme des tous les voyages, connaissait les attentes du Président mais aussi de ses partenaires étrangers comme les Etats-Unis ou l’Europe, pour la cause des droits de l’homme et la lutte contre la corruption.
Le Conseil national de sécurité était devenu la plaque tournante de la vision Tshisekedi, cette machine qui faisait le service après-vente de la vision présidentielle, pour assurer notamment, l’effectivité de l’indépendance de la justice. Pour lutter contre la corruption, le Conseiller spécial de Félix Tshisekedi était sur tous les fronts afin de permettre la matérialisation de la vision de son chef. Trait d’union entre l’ancien et le nouveau régime dans le début des années Tshisekedi, Francois béya a travaillé d’arrache-pied pour faire assoir en douceur le pouvoir du Président.
Beya, tacticien plutôt que va-t-en-guerre, survivant à tous les régimes depuis Mobutu est de ceux que les opposants au régime Kabila qualifiaient à l’époque de colombe.
Pour un ancien collègue de François Beya, « Fantomas » surnom qui correspond à la devise du Shin Beth « Protège et ne te montre pas », ce dernier est de ceux qui, dans l’ombre de la République, étouffent les actes anti patrie sans tirer un seul coup de feu, n’est visible que quand il déjà parti et qui n’est plus maitre de son propre destin, tellement celui-ci est lié à la Nation, n’est peut-être aperçu dans les affaires d’atteintes à la sécurité nationale comme veulent faire croire ses adversaires recrutés dans l’entourage du Chef de l’Etat. »
En attente de son procès, un procès qui confirmera sans aucun doute sa loyauté aux institutions du pays dont la première d’entre elles, le Président, en bon soldat, François Beya est serein au centre pénitencier de rééducation de Kinshasa « CPRK », continuant de croire aux bonnes dispositions du Magistrat suprême, dernier rempart pour un agent assermenté de sa trempe.
A la lumière des différentes séquences, autour de sa détention, en attendant ce procès, que beaucoup souhaitent public, il paraît de plus en plus clair, que l’ancien Conseiller Spécial soit effectivement victime d’une guerre de palais. Patrimoine national de son état et face aux enjeux sécuritaire de l’heure, il devient impérieux pour le Chef de l’Etat de réhabiliter le soldat Beya, en le sortant de ce traquenard.