« En politique le choix est rarement entre le bien et le mal mais entre le pire et le moindre mal » disait Nicolas Machiavel.
L’Union Sacrée de la Nation, appel républicain de Félix Tshisekedi pour mobiliser les congolais à redresser le pays, place aujourd’hui ce dernier, à la croisée des chemins entre volonté des résultats et alignement politique, selon plusieurs observateurs de la vie politique congolaise. 2023, année électorale, arrive à grand pas, les partenaires de la RDC avec en tête la Belgique, encore elle, grand soutien au Président Tshisekedi, lance un signal d’alerte pour le respect de la constitution afin que les élections de 2023 se tiennent dans le délai constitutionnel.
Au-delà du sursaut patriotique souhaité par le Président de la République à travers l’Union Sacrée de la Nation, la majorité requalifiée qu’elle représente aura-t-elle le courage d’assumer et défendre en 2023 son bilan de gestion positif ou négatif, au côté de Félix Tshisekedi ? s’interrogent certains congolais. Parce qu’au-delà de la politique, le peuple attend l’amélioration des conditions de vie et cela ne pardonne pas. La chute du régime Kabila en est une illustration.
Bien que le fils du sphinx soit partagé entre la politique et la compétence de son équipe à venir, il n’ignore pas que l’absence d’un bilan rendra la tâche ardue pour sa réélection, d’où l’exigence d’opérer des choix même au-delà de ses fidèles d’hier et de toujours, pourvu qu’ils portent des réponses au peuple d’abord, vision portée jadis par son père, le Dr Etienne Tshisekedi, un géant politique et aujourd’hui par lui-même.
Le premier gouvernement de la première alternance pacifique de la RDC entre un Président de la République avec 18 années à la tête du pays à son actif et un opposant avec 37 ans de lutte pour l’avènement d’un Etat de droit à son actif, a révélé des points à améliorer ou à corriger. Le manque de patriotisme comme le manque d’expérience dans la gestion de la chose publique ne pardonne pas et Félix Tshisekedi a perdu deux années des résultats fautes de patriotisme chez certains de ses alliés d’hier dans le FCC-CACH mais aussi par manque d’expérience chez ses partenaires de toujours dans l’Udps, le parti présidentiel.
Le Gouvernement Ilukamba a révélé certains talent au-delà des lignes politiques, comme Sélé Yalaghuli ministre des Finances, qui s’est distingué notamment dans la gestion éfficace, en RDC, de la crise financière qui a frappé le monde à la suite de la pandémie de la Covid-19 et certainement d’autres collaborateurs dans l’ombre de la République qui ont mouillé avec compétence leurs chemises pour servir la vision du peuple d’abord, la vision Tshisekedis.
Que deviennent-ils dans le gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation ? Sélé Yalaghuli, ministre FCC des finances que Joseph Kabila, autorité morale du regroupement avait choisi pour qu’il accompagne la vision Tshisekedi, qui était parfois contesté par certains cadres de son propre parti politique, le PPRD, voyant parfois d’un mauvais œil la gestion élogieuse de cet expert en finance publique au côté de l’adversaire d’hier, Félix Tshisekedi ne ménageait aucun effort pour se déployer au service de la Nation. « Ce ne sont pas les conspirations qui ravagent le monde, mais l’accumulation de mauvais choix, de politiques vaines et d’injustices petites et grandes » disait Joseph Stiglitz, prix Nobel de l’économie 2001.
Face à l’exigence des résultats, Félix Tshisekedi bousculera-t-il les lignes politiques pour des choix discrétionnaires des compétences ? Wait and see.
Ruth Ngwanza