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Interview Exclusive «Aucun informateur n’a identifié le FCC comme ayant la majorité parlementaire» Tina Salama

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Porte-parole du chef de l’État, Tina Salama rassure que les consultations présidentielles, débutées depuis le 2 novembre dernier évoluent bien et créent un réel engouement. Selon elle, le Président de la République ne jurera que sur l’intérêt du peuple congolais à l’issu de ses consultations avec les différentes couches sociopolitiques du pays. Par ailleurs, Tina Salama pense que le FCC ne souhaite rien construire de solide avec le chef de l’État et ne s’adonne qu’au blocage pour faire revenir Joseph Kabila au pouvoir en 2023.

Interrogée par l’hebdomadaire Les Défis-Congolais à ce sujet, la porte-parole du chef de l’État s’est exprimée à cœur ouvert dans cette interview.

Connaissant toutes les divergences qui règnent depuis un temps entre le FCC et le CACH, la coalition au pouvoir, ne pensez-vous pas qu’il était important pour le chef de l’État de consulter en premier lieu son prédécesseur Joseph Kabila Kabange ?

Tina Salama : Le message du Chef de l’État s’adresse sans exclusion à tout le peuple congolais. Cette adresse fait force des notifications et tout celui qui se sent congolais est intéressé par ce qui se passe dans le pays et qui veut que le pays puisse aller de l’avant se sentirait concerner. Les consultations sont adressées à l’ensemble de la nation. Si le FCC et Joseph Kabila ne se considèrent pas comme congolais ou s’ils pensent qu’ils sont dans une sorte de deal privé ou isolé c’est un autre problème, il faudra poser la question aux membres du FCC. Mais, quand un chef d’État parle à la nation il s’adresse à tout le monde car il est au-dessus de tous. Il ne faut pas le mettre dans son parti politique ou dans un camp politique, non, c’est lui le chef de la nation quand il invite et il lance des consultations tout congolais devrait s’y mettre. Chaque parti du FCC est autonome c’est-à-dire il y a certaines personnalités et regroupements du FCC qui sont venus délibérément parce que le FCC est une plateforme électorale. Je rappelle que lorsqu’un Chef de l’État s’adresse à la nation il s’adresse à tout le monde. Donc, les invitations ont été lancées à toute la classe politique et la porte reste ouverte puisque les consultations sont nationales et inclusives. Rien ne sera fait qui soit au-dessus des intérêts de la nation, tous ceux qui veulent participer sont les bienvenues. Le Président de la République n’a pas à aller voir Joseph Kabila qui est un ancien Président de la République, il est un congolais comme tout les autres, il n’a pas à rendre compte à un individu étant lui même le garant du bon fonctionnement des institutions.

Dire que les consultations évoluent très bien et suscitent déjà un engouement ne serait pas une façon de minimiser la force du FCC ? Pensez-vous qu’il n’ya aucune partie de la population qui s’identifie au FCC ?

TS : S’il faut faire un bilan à mis parcours nous vous dirons que tout se passe très bien. Les consultations présidentielles ont suscité un engouement et un espoir, mais aussi des attentes. La population a beaucoup d’attentes parce que cette dernière a bien vue que depuis deux ans les choses ne semblent pas décoller et si le Président en est arrivé là, il faut rappeler qu’il y a eu beaucoup des pesanteurs. Donc il faut changer les choses, il faut passer vite à la vitesse supérieure pour que les choses puissent aller dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de la population. Nous ne sous estimons pas le FCC, nous voulons que les choses puissent évoluer, s’améliorer parce qu’on va se rappeler que le malaise part d’abord de ce que le FCC pense être une violation de la constitution, chose qui n’est pas le cas. Si on parlait de la prestation de serment des magistrats on va rappeler qu’aucun forcing n’a été fait tout s’est déroulé dans les normes et ce n’est pas la première fois qu’ils en arrivent -là. Il n’y a pas si longtemps quand le Président de la République avait proclamé l’État d’urgence ils sont montés au créneau afin de crier à la violation de la constitution. Ils sont dans cette logique, dans cette façon de faire pour empêcher le Président de la République de faire son travail. Les deux Présidents du parlement ont été dans les médias pour parler mal au Chef de l’État et au finish ils ont été à la cour constitutionnelle qui a fini par trancher en faveur du Président de la République. Finalement on se demande si vraiment nous sommes en coalition, parce qu’en coalition on devrait parler le même langage et bien s’entendre, surtout qu’il y a un cadre des concertations qui a été mis en place. Le Chef de l’État a été vraiment très patient, il a toujours été conciliant, je pense que s’il est arrivé-là il s’est dit que celui qui est redevable à la population et il doit assumer ses responsabilités. Il faut comprendre qu’ils ont évolué dans un contexte à sens unique pendant 18 ans, ils doivent apprendre à accepter qu’ils ne sont pas les seuls sur la scène politique. Ils doivent comprendre que les choses changent c’est ça peut-être le problème que nous avons avec nos amis du FCC car beaucoup n’ont pas encore réalisé cela. Il faut aussi rappeler qu’il y a ce qu’on appelle un comportement républicain qui doit nous caractériser parce que le fait que les Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat refusent l’appel du Président de la République qui représente en lui seul une institution et obéissent plutôt au dicta d’un parti ou à l’autorité morale, démontre l’esprit qui les anime, ils sont partisans tout simplement.

Le FCC refuse de cautionner des démarches tendant à recomposer une majorité parlementaire en pleine législature. N’est-ce pas un autre blocage ? Les consultations présidentielles aboutiront réellement à une union sacrée ?

TS : Est-ce que le FCC détient la majorité parlementaire ? Qu’on se le dise. On doit le rappeler, le FCC est une plateforme électorale et elle ne peut dans ce cas prétendre avoir une majorité parce que même le groupe parlementaire n’était pas encore constitué à l’époque de la nomination du Premier Ministre. Étant un regroupement de plusieurs partis, si on le prenait de manière individuelle aucun parti membre du FCC ne détient plus de 250 députés, Donc, aucun parti du FCC ne détient la majorité. Cette coalition sans CACH ne peut-être identifié que par un informateur, alors à ce jour vous le savez ce n’est un secret pour personne, aucun informateur n’a identifié le FCC comme ayant la majorité parlementaire. L’article 78 de la constitution est très clair dans ce sens. La constitution n’interdit pas à un informateur d’identifier une majorité parlementaire. L’actuel majorité résulte plutôt d’un accord c’est-à-dire les différents partis politiques se sont mis ensemble, ils ont fait un comptage et se sont dit on a la majorité. Mais non, il faut un informateur et c’est la constitution qui le dit pour déterminer une majorité. L’actuelle majorité résulte d’un accord et non de l’identification. Si aujourd’hui il y a une nouvelle majorité qui s’identifie c’est le même parlement qui va continuer à fonctionner il n’y a pas de souci. Ce sont les mêmes députés qui vont se ranger où ils veulent être. Le FCC l’a fait mais il n’a pas cette majorité parce que ça n’a jamais été identifiée.

Le FCC dit rester ouvert au dialogue avec le Chef de l’État, mais plutôt dans un cadre des structures et mécanismes prévus par l’accord de la coalition. Ne pensez-vous pas que c’est une façon de dire au Président de la République qu’ils sont intéressés aux consultations ? Pourquoi ne pas les inviter formellement ?

TS : Ce que le Chef de l’État fait c’est déjà un dialogue entre Congolais. Tous ceux qui sont de bonne foi et veulent adhérer à sa vision ne peuvent que y répondre favorablement. Les consultations sont nationales. Joseph Kabila et le Front Commun pour le Congo « FCC » sont les bienvenus.

Pour éviter le débauchage, le Front Commun pour le Congo « FCC », propose les élections générales anticipées à tous les niveaux. Quelle est votre opinion s’agissant de cette proposition ?

TS : Si le FCC voulait tant recourir à la volonté du peuple, pourquoi s’addonne-t-il constamment au blocage? Le voeu du FCC, c’est le retour de Kabila au pouvoir.
La question c’est aussi de savoir de quoi on parle quand il s’agit de reconstituer la majorité au parlement. Les députés actuels sont libres de se constituer en indépendant ou choisir le camps qu’ils veulent. Si cela peut participer à dégager une majorité au parlement, tant mieux pour le camps qui va en profiter. Cette démarche ne concerne nullement l’institution Président de la République qui lui est le garant du bon fonctionnement des institutions.

Propos recueillis par Ruth Ngwanza

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