Affaire 100 jours : faites entrer l’accusé

Choix de la rédaction

Un vieux chef Cherokee a enseigné ceci sur sa vie à son petit-fils : il y a un grand combat qui se passe à l’intérieur de nous tous, lui dit-il. Et c’est un combat entre deux loups. L’un est le mal, la cupidité, l’envie, l’égo et l’autre est bon, il est amour, espoir et vérité. Le petit fils demande au chef, quel est le loup qui gagnera ? Le chef répondit : celui que tu nourris. Au regard de la première audience du procès la République contre Kamerhe, procès du siècle, dans lequel, la RDC juge le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat pour détournement des deniers publics, nous sommes tentés de croire que le tout puissant Dircab, Président Bis pour certains, nourrissait le mauvais loup pour en arriver là. Débout, l’air droit dans ses bottes, prêt à recevoir des coups et surtout à en donner comme dans l’arène du colisée, à Rome, l’ancien Président de l’assemblée nationale, deux fois candidat Président de la République, faiseur des rois, Vital Kamerhe a rappelé le temps de l’audience, le destin de Maximus, célèbre guerrier, gladiateur choisi par les « dieux » grecs. Il lui offrait une force et une corpulence hors norme, un casque, une cape et une épée très particuliers et devait devenir le plus grand Gladiateur de tous les temps. Mais il ne devait jamais dévoiler son vrai visage ni à l’empereur, ni aux combattants. De même, il lui était interdit de « tuer » un animal ou un gladiateur/esclave. Il ne devait vaincre que les Gladiateurs nés pour gagner de l’argent. Maximus gagna ainsi tous ses combats pendant plus de 100 ans. Il devint, aux yeux de tous, le Gladiateur Justicier aux côtés très chevaleresque et mystérieux. Les Dieux étaient fiers de lui jusqu’au jour où il baissa sa garde car dans le public du Colisée, une femme aux cheveux roux ondulés, aux reflets d’or et aux yeux verts, intensément profonds attira son attention. Face à une telle beauté, il resta subjugué à en oublier son combat. Un gladiateur sanguinaire en profita et lui enleva son casque, celui qui lui permettait de garder l’anonymat selon les désirs des dieux, casque qui fut appelé « le casque poisson/Maximus » à cause de sa forme pointue vers là-bas telle une queue de requin. Les dieux fâchés ne le protégèrent plus et Maximus fut assassiné durant ce bref instant d’inattention.

 Pour plusieurs observateurs de la vie politique de la RDC, Vital le gladiateur a laissé la place à Kamerhe l’affairiste qui a baissé sa garde face à la lutte politique pour l’enrichissement. Le pacificateur est apparu meurtri mais martial, affaibli mais combatif comme battant l’air, parce que des sources proches du dossier affirment de l’incontestabilité des preuves des détournements qui pèsent sur l’accusé Kamerhe. « Le Dircab du chef de l’Etat dans l’ivresse du lait et du pouvoir n’a pas eu le temps d’effacer les traces de ses malversations si bien que même un enquêteur débutant remonterait à lui sans peine » affirme une autre source proche du dossier.    

De l’illusion de liberté provisoire à une audience casse-cou

Depuis sa première invitation au parquet général de Matete à la 3ième rue Limete, le Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi ne cesse de mobiliser des soutiens et pas le moindre à la Présidence de la République, comme au gouvernement dont le dernier en date fut le ministre Unc de la communication et médias, porte-parole du gouvernement Jolino Makelele.

Dans son compte rendu du conseil des ministres du 4 mai 2020, lu sur les ondes de la Radio-Télévision Nationale, l’opinion publique avait été surprise par l’annonce du porte-parole du gouvernement sur une probable libération provisoire du directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe dans le cadre du désengorgement des prisons pour lutter contre la propagation de la pandémie du covid 19. Parlant de la contamination au niveau des prisons qui risquerait d’être un facteur de propagation à grande échelle dans  la société congolaise en particulier, si la prison de makala devrait être concernée en raison de son caractère surpeuplé, le ministre UNC de la communication et médias, porte-parole du gouvernement a révélé le débat qui a suivi à propos des possibilités de désengorgement. « Parmi les pistes explorées, il y a la voie  de libération conditionnelle, de liberté provisoire à accorder aux personnes privées de liberté mais ne représentant aucun risque à l’instar du Directeur de cabinet du chef de l’Etat » a-t-il déclaré dans le compte rendu du conseil des ministres avant d’affirmer de la possibilité de Vital Kamerhe de bénéficier de la grâce présidentielle par le Chef de l’Etat.

Les observateurs de la vie politique congolaise s’interrogeaient alors sur l’opportunité de braquer les projecteurs officiels sur vital Kamerhe détenu depuis plusieurs semaines dans l’affaire du détournement des fonds alloués à l’exécution du programme prioritaire du Chef de l’Etat et dont la première audience a eu lieu ce lundi 11 mai. « Sans aucun doute le porte-parole voulait donner un coup de pouce au dossier de son leaders et candidat Président de la République de cach pour l’élection Présidentielle de 2023 » affirme un analyste politique. Au cours de l’audience de ce lundi 11 mai, Vital Kamerhe a eu une posture casse-cou, niant connaitre l’homme d’affaire Samih Jammal à qui il a pourtant attribué un marché de gré à gré de plus de 50 millions des dollars américains. Juste après l’audience, les internautes ont fait circuler plusieurs photos du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi au côté de l’homme d’affaire libanais. 

La stratégie de la terre brulée

Pendant que des analyses fusent des salons virtuels des politiques confinés chez eux, pour certains spécialistes du Congo, les défenseurs de l’enfant terrible de Masisi ont fait le choix de la pression généralisée jusqu’à la terre brulée. Le nom de Vital Kamerhe, Président de l’union pour la Nation Congolaise « UNC » présent dans les lignes du compte rendu du conseil de ministres, répondait déjà à cette logique dans laquelle chacun de ses lieutenants a un rôle à jouer. L’étonnante lettre de Me Mbu letang, avocat de Jammal Samih, adressée au Président de la République avec le nom du Conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi indexé, répondait aussi à cette logique qui a conduit Vital Kamerhe à citer à l’audience les noms de son adjoint Eberand Kolongele et des plusieurs autres personnalités. Les noms de plusieurs mandataires de l’Etat sont déjà cités par Vital Kamerhe et ses avocats dans les coulisses de la justice, dans l’espoir qu’un front généralisé, politisant les accusations contre lui, puisse atténuer sa chute brutale. L’audience du 25 mai s’annonce sans aucun doute guerrière pour le Président de l’UNC et certainement les personnes qui seront citées cours de l’audience.

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