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Camp Tshatshi, je cite ton nom

Choix de la rédaction

Tracées des trottoirs, pose du goudron, installation des tuyaux de la régideso pour l’approvisionnement en eau potable, plus de deux cents maisons sur les 300 dont François Beya Kasonga, conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi avait demandé l’affectation au camp Tshatshi, sont prêtes à accueillir ses occupants, selon plusieurs sources concordantes.

Sammih Jammal, Directeur général de la société somibo a trouvé des formules, des mots ainsi que l’expression non verbale appropriée, pour exprimer la situation du camp Tshatshi. «Aucun congolais ou libanais fait des maisons préfabriquées parce que j’ai le monopole pour une durée de cinq ans avec Istanbul, ailleurs en Angola, Brazzaville et Libreville ils m’ont appelé pour aller construire des maisons chez eux en disant, Faites comme ce que vous avez fait au camp Tshatshi, j’ai répondu qu’il faut que je termine d’abord avec mon pays (RDC) ça fait 52 ans que je suis dans ce pays », répond l’homme d’affaire Jammal avant de rajouter « Allez au Camp Tshatshi vérifier si vous trouvez moins de 150 maisons et condamnez moi à 20 ans de prison ou tirez sur moi tout de suite, j’ai installé 220 maisons là-bas ». « Avant de me poser des questions aller voir le camp Tshatshi il est devenu comme la Russie, Rome, Los-Angeles, avec grand respect j’invite le parquet à aller voir le Camp Tshatshi c’est le paradis maintenant. Il y a 14 jours que le chef de l’Etat a visité le Camp Tshatshi, il était très content. J’ai construit 220 maisons au camp Tshatshi pendant 8 mois, donc avant de parler avec grand respect monsieur le président allez-y voir le Camp Tshatshi c’est plus que l’Europe », Un Français arabisé, un style d’expression propre à lui, vêtu de la célèbre chemise bleu-jaune des prisonniers du CPRK, Sammih Jammal, Directeur Général de la société Samibo, sous les regards vigilants de ses avocats, a axé sa défense lors de la deuxième audience, sur le chantier camp Tshatshi.
Le camp militaire des para commandos à Binza, devenu Tshatshi, du nom du célèbre para-commando Joseph-Damien Tshatshi, héros de guerre assassiné à Kisangani où il était chef d’Etat-major des garnisons en remplacement du Général Léonard Mulamba devenu Premier Ministre après le coup d’Etat de Mobutu le 24 novembre 1965.

Selon plusieurs sources concordantes, le camp Tshatshi aurait effectivement revêtu une peau neuve dans le cadre du programme prioritaire du Président Tshisekedi. Tracées des trottoirs, pose du goudron, installation des tuyaux de la régideso pour l’approvisionnement en eau potable, plus de deux cents maisons sur le 300 dont François beya Kasonga, conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi avait demandé l’affectation au camp Tshatshi sont presque prêtes à accueillir ses occupants. Plusieurs observateurs s’interrogent si le succès du chantier « camp Tshatshi » n’est pas lié au regard vigilant du patron de la sécurité nationale d’autant plus que le palais présidentiel en reconstruction est dans le même site que ce camp qui loge les militaires de la garde républicaine.

Implication sécuritaire du chantier « camp Tshatshi »

Dans les années 80, le Président Mobutu qui craint pour sa sécurité délaisse le mont Ngaliema, il se fait construire une nouvelle maison en plein camp Tshatshi. C’est dans cette garnison que se trouve caserner les éléments de la DSP (division spéciale présidentielle) garde prétorienne du maréchal Mobutu. Alors que la résidence traditionnelle des présidents de la RDC est déjà située dans le même site que le camp militaire Colonel Tshatshi, Mobutu se fait construire un autre palais en plein camp militaire. Cette résidence sera totalement pillée par la population après sa fuite en 1997, à l’issue de l’offensive de l’alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo « AFDL » conduite par Laurent désiré Kabila.

Le camp Tshatshi est aussi le site qui abrite le siège du ministère de la Défense, et de l’état-major général interarmes des FARDC. Le même site abrite la cité de l’union africaine, un complexe bâti dans les années 80 qui héberge depuis, les chefs d’Etats et leurs délégations lors des grandes rencontres de Kinshasa.

La présence des sites hautement stratégiques dans le même site que le camp militaire, fait du chantier camp Tshatshi une priorité sécuritaire affirme à notre rédaction un spécialiste des questions des défenses et sécurités. Il était impérieux pour un securocrate chevronné comme François Beya, patron du conseil national de sécurité qui a servi le pays et survécu dans l’appareil sécuritaire, aux différents régime depuis Mobutu, de veiller aux conditions de logement des voisins directs du Président de la République, qui occupera lui-même un palais présidentiel neuf.

Aux Etats-Unis, le conseiller à la sécurité nationale joue un rôle unique auprès du président de la République. Membre de divers conseils militaires ou de sécurité, son supérieur hiérarchique direct est le Président. Le Conseiller à la sécurité nationale participe à la planification des déplacements du Président à l’étranger, il prépare des mémorandums d’informations et réunit le personnel nécessaire en perspective des réunions et des appels téléphoniques entre le Président et des dirigeants étrangers, il répond aux demandes d’informations du Président et le tient au courant des dossiers d’actualités.

Stephen Hadley, qui a occupé ce poste dans le gouvernement Bush de 2005 à 2009, a décrit les fonctions du conseiller à la sécurité nationale comme les fonctions clé pour faire avancer les initiatives présidentielles. Aux usa, le conseil national de sécurité a été créé en 1947 pour coordonner tout ce qui touche à la défense, aux affaires étrangères, à la politique économique internationale et au renseignement. Hadley a affirmé que le patron du conseil national de sécurité était la première personne à voir le Président le matin lorsqu’il arrive au travail et la dernière personne à le voir avant qu’il ne prenne une décision importante en matière de politique étrangère ou de sécurité nationale. Il a en outre ajouté « vous êtes la personne la plus susceptible de savoir ce que pense le Président sur ces questions, vous intervenez dans les affaires lourdes des conséquences… » pour plusieurs sources spécialisées dans les questions des défenses et sécurités, loin d’être omniscient, François Beya confirme son efficacité légendaire aux côtés de l’actuel chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

Faire parler un muet, la stratégie Mbu ne letang

Tout a commencé avec une correspondance de demande de liberté provisoire adressée au Président de la République, Félix Tshisekedi par maitre Mbu ne Letang, avocat de l’homme d’affaires libanais Jammal Samih Houballah, Directeur général de la société Samibo qui a la charge d’exécution des chantiers des maisons préfabriquées. Pour plusieurs observateurs, cette correspondance avait jeté le flou sur le rôle du conseiller spécial du chef de l’Etat dans l’affaire des maisons préfabriquées, en laissant entendre que le DG de samibo qui avait gagné de gré à gré auprès de Vital Kamerhe, coordonnateur du programme prioritaire du chef de l’Etat, le marché desdites maisons, agissait également sur instruction de François Beya.

Notre journal avait dénoncé la boule puante lancée contre le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité qui avait gravit toutes les marches de la sécurité nationale notamment grâce à son savoir-faire et à son intégrité. Une lettre signée par le Directeur de cabinet de François Beya qui a circulé dans les réseaux avait révélé le champ de l’unique intervention du patron de la sécurité nationale et qui n’avait rien avoir avec les propos de l’avocat de Jammal. « Le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, me charge de vous demander de mettre à la disposition de la Présidence de la République, un premier lot de 300 villas dont 200 de 2 chambres et 100 duplex de 3 chambres, destinés au camp Tshatshi » renseignait la correspondance adressée à Jammal Samih par le directeur de cabinet de François Beya.

Et lors de la deuxième audience, la défense de Sammih Jammal a cité à nouveau Djoko Bale, directeur de cabinet du conseiller spécial du chef de l’Etat cette fois-ci à comparaitre comme témoin à la prochaine audience. Pour plusieurs observateurs de la vie publique congolaise, faire venir le directeur de cabinet du patron du conseil national de sécurité, un homme de l’ombre à la barre c’est comme vouloir faire parler un muet.

Des temps à autres, une affaire en lien avec les hommes de l’ombre fait la une de la presse mondiale comme les révélations d’Edward snowden ou les écoutes de la National Security Agency « NSA », puis revient le temps du secret. Des espions de l’Antiquité aux transfuges de la guerre froide, en passant par la crise des missiles à Cuba, sans oublier l’affaire des armes des destructions massives de Saddam Hussein, rares sont les affaires liées aux hommes de l’ombre qui ont fini par des témoignages de la grande muette dans des procès publics et radiotélévisés.


Pour les observateurs avertis, il est clair que la défense de Jammal, qui s’accroche au seul chantier du camp Tshatshi pour justifier sa bonne foi dans l’exécution du programme prioritaire de Félix Tshisekedi, a axé sa stratégie dans le témoignage d’un muet, un homme couvert par le secret défense et qui ne devrait pas répondre aux questions dont certaines pour des dossiers classifiés devant les caméras.

La Rédaction

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