Souveraineté Numérique de la RDC : le Défi KOLONGELE

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Informatisation des services publics, e-Gov, portail numérique de la République Démocratique du Congo, « les missions » du patron du tout nouveau ministère du numérique, le Prof Eberande Kolongele, pour assurer à notre pays, son indépendance numérique, montrent l’immensité de la tâche qui attend cet ancien directeur de cabinet a.i du Chef de l’Etat.

Construire une infrastructure numérique nécessite impérativement la construction d’un contenu ainsi que la protection de ce dernier dans une logique de cyberdéfense, afin de garantir à un Etat, sa souveraineté numérique dans un monde de plus en plus concurrentiel.
La numérisation des institutions publiques de la RDC, impose la construction d’une valeur « Data », une ressource que convoite aujourd’hui les Etats et les entreprises, depuis les révélations de Wikileaks.

A la course effrénée pour cette valeur prisée, le Ministre Eberande Kolongele qui est aussi un professionnel et un enseignant du droit, prépare selon plusieurs informations concordantes qui parviennent à notre rédaction, le cadre juridique et l’infrastructure « TIC » qui permettront à la RDC de rejoindre efficacement, le nouvel écosystème où s’affrontent « les cercles » de la souveraineté des Etats et même des entreprises.

Après la mise en place d’un cadre des concertations avec les acteurs du numérique congolais, afin de préparer un cadre légal qui ressemble à la géante RDC, nous apprenons, des sources sûres, qu’une équipe d’experts 100% RDC serait internée pour construire dans un bref délai, le portail numérique de la République Démocratique du Congo. Il sied de rappeler que le portail numérique d’un pays est tout simplement la partie émergée de son iceberg numérique (informatisation des services publics, numérisation des données, intranet gouvernemental etc…). Dans le contexte où Internet, plus de 4 milliards des personnes connectées, et le haut débit révolutionnent le monde, les Fakes news qui submergent l’espace numérique congolais, exigent des solutions appropriées.

Ainsi, le portail numérique de la RDC, mettra le Congo officiel en ligne. « Il devient de cette façon, la porte d’entrée en RDC avec une possibilité d’être redirigé vers les provinces, les entreprises et autres institutions publiques », affirme un expert du secteur. Il permettra de faire la promotion de notre culture, de notre environnement, de nos entreprises, de nos performances bref à gérer l’identité et la réputation numérique de notre pays. C’est la façon simplifiée de bien vendre en format numérique, l’image de notre pays au-delà des frontières nationales, gage d’attrait de grands investissements.

L’autre défi que le ministre Kolongele a assigné à l’équipe qui s’attèle à la construction du portail numérique de la RDC, selon notre source, est celle d’héberger le cloud du portail, en République Démocratique du Congo. Une ONG française a dénoncé il y a quelque temps l’adoption aux Etats-Unis du CLOUD Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act), une loi qui porte sur la surveillance des données personnelles et qui permet à l’administration américaine de contraindre les fournisseurs des services américains, par mandat ou assignation, à transmettre les données demandées, que celles-ci soient stockées sur des serveurs aux USA ou dans des pays étrangers.

Quand 80% des sociétés du CAC 40 ont leur Cloud chez Amazon, que bon nombre des collectivités territoriales ou de ministères français stockent leurs données auprès des sociétés américaines, l’ONG française qui a donné l’alerte voit en cette réglementation, une possibilité pour un Etat de s’approprier les secrets et les savoir-faire d’une Nation entière. La protection des données, ce défi que le ministre du numérique congolais, prend à bras le corps, bien que la tâche soit ardue face aux règles d’une gouvernance à genèse qu’écrivent chaque jour les nouveaux rapports de force.

Ruth-Paola Ngwanza

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