Apocalypse de la coalition FCC-CACH : Félix Tshisekedi s’accroche à la constitution, Joseph Kabila au deal politique

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Les deux leaders de la coalition FCC-CACH, Félix-Antoine Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila étaient les seuls à faire les sapeur-pompiers au sein de la coalition face à toutes les divergences au moment où leurs acolytes ne juraient que sur la fin de la coalition. Les deux personnalités n’ont pas arrêté de voir de bon œil le mariage politique du Front Commun pour le Congo « FCC » et du Cap pour le Changement « CACH ».

Depuis la cérémonie de prestation de serment des trois juges constitutionnels le 21 octobre dernier, que les Présidents de deux chambres du parlement, les députés FCC ainsi que le Premier Ministre, avaient boycotté, tout en accusant le Président de la République d’avoir violé la loi fondamentale du pays, le torchons semblent brûlé entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila.

Lors de son message s’adressant à la nation le 23 octobre, le Président de la République avait annoncé les consultations, qui ont débuté depuis lundi 02 octobre au Palais de la Nation visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de créer une union sacrée qui va enfanter la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. Cependant, certains analystes politiques parlent déjà de l’Apocalypse de la coalition FCC-CACH car les consultations que les Chef de l’État a entamé vont lui permettre de nommer un nouveau Premier Ministre et peut-être de se constituer une nouvelle majorité parlementaire qui va soutenir ses actions.

Le 23 octobre dernier, Félix-Antoine Tshisekedi a réitéré l’engagement de son serment de ne pas faillir à sa mission de ne jamais trahir le Congo. Tout en indiquant qu’il ne laissera aucun engagement politique primer sur ses prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple congolais : « Je ne laisserai aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur mes prérogatives conditionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple. Je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieurs de la Nation ».

De son côté l’autorité morale du Front Commun pour le Congo « FCC », Joseph Kabila, a reçu jeudi 29 octobre dans sa ferme de Kingakati, les députés et sénateurs de sa plateforme politique. Selon des sources citées par nos confrères du Magazine Jeune Afrique, Joseph Kabila a confirmé aux députés et sénateurs du FCC de l’existence d’un deal de cogestion du pays signé entre lui et l’actuel Chef de l’État.

Le dit deal, est intitulé « Accord pour la paix et la stabilité en RDC », cet accord aurait été signé en présences de trois Chefs d’États, à savoir : le Kenyan Uhuru Kenyatta, l’Égyptien Al-Sisi, et le sud-Africain Cyrille Ramaphosa, juste avant la prestation de serment de Félix-Antoine comme Président de la République.

Selon plusieurs médias nationaux et internationaux, le sénateur à vie Joseph Kabila aurait également déploré le fait que les ordonnances présidentielles portant nomination de nouveaux juges à la cour constitutionnelle ont été contresignées par le vice-premier ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde, alors que l’accord de leur deal exige qu’il puisse avoir concertation entre les deux leaders (Tshisekedi-Kabila) avant toute mise en place notamment dans les services de sécurité (Armée, police et services de renseignements ), entreprises publiques, et territoriale.

À cet effet, un analyste de l’actualité politique a fait savoir à la rédaction de l’hebdomadaire Les Défis-Congolais que l’ancien Président de la RDC, Joseph Kabila se montre imperturbable malgré la tempête qui agite depuis quelques jours, le navire FCC-CACH. L’ex Chef de l’État resserre les rangs de sa famille politique sur le fond de menace de Félix Tshisekedi, son allié politique qui veut se passer de l’accord pour créer une nouvelle majorité parlementaire.

Il sied de noter que Félix-Antoine Tshisekedi avait admis le 26 février 2019, lors de sa visite à Windhoek (Namibie), avoir eu une entente avec Joseph Kabila, mais pour un gouvernement de coalition.

« C’est un deal que nous avons fait pour que d’abord l’alternance se fasse pacifiquement. Donc, il y a eu cette entente, et elle s’est faite pacifiquement pour qu’après les élections législatives et la majorité qui s’est dégagée, il y ait une coalition avec le camp de M. Kabila, le camp sortant », avait déclaré le Président de la République répondant à la question d’un journaliste.

Quelques heures après le boycotte des députés, sénateurs et ministres issus de la plateforme politique le Front Commun pour le Congo « FCC », à la cérémonie de prestation de serment des trois juges de la haute cour, le cabinet de Félix Tshisekedi avait annoncé la suspension des conseils des ministres jusqu’à nouvel ordre.

Pouvons nous confirmer la fin de la coalition FCC-CACH ? L’après consultations en cours nous en dira plus. En attendant plusieurs forces vives politiques et sociaux se montrent favorables aux consultations initiées par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi.

Landry Kamango

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