67 ans, débout mais affaibli par la maladie en prison, l’état de santé de F. Beya nécessite des soins appropriés. A la troisième audience du vendredi dernier, sans liberté provisoire, le Conseiller spécial de Félix Thisekedi, malade, est reparti dans sa cellule sans meilleures dispositions pour sa prise en charge médicale.
Dans la douleur, le Fantomas devra serrer les dents pour plusieurs jours encore, avant que la Cour se prononce sur sa compétence à le juger, ensuite sur la liberté provisoire, sollicitée pour des raisons humanitaires, par sa défense.
« S’agissant du complot pour lequel il a été arrêté par l’Agence Nationale des Renseignements, la citation a prévenu est aussi imprécise qu’invraisemblable. Le complot est aussi vague qu’un écran de fumée et ne porte ni sur une date, ni sur un lieu, ni sur des personnes et encore moins sur l’intention » a affirmé la défense du Conseiller spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité, qui a rejeté en bloc, lors de la deuxième audience qui s’est ténue le vendredi 10 juin 2022, les pièces de l’ANR qui charge son client.
Pour les avocats de François Beya, il n’y a aucun doute, l’Agence nationale de renseignement a comploté contre le Monsieur sécurité de Félix Tshisekedi, en le chargeant des affabulations ne reposant sur aucune preuve honnête.
Au regard de l’argumentaire et de l’interprétation juridique des faits, en attendant la décision de la Haute Cour militaire qui viendra dans la huitaine, le complot que plusieurs observateurs ont dénoncé contre François Beya semble se confirmer. Après quatre mois au silence, à travers une procédure qui a commencé par les geôles de l’ANR où le Conseiller spécial de Félix Tshisekedi, interpellé le 5 février 2022, a passé plus de quatre semaines, avant d’être transféré à la prison de makala afin de répondre d’abord aux auditions de la Haute Cour militaire, ensuite au procès, l’opinion a découvert à travers des photos fuitées, les audiences n’étant pas publiques, un François Beya débout mais amaigri et affaibli par le poids de la maladie.
Au-delà du combat judiciaire que ce dernier livre aux côtés de ses proches pour sa liberté, la dégradation de son état de santé, mis en lumière par les images fuitées, exige une prise en charge sérieuse.
Devant la barre, face à ce qu’ils qualifient de complot contre leur client ourdi par l’ANR, la défense, avec à sa tête le professeur Nyabirungu, a déployé de l’énergie pour démonter les pièces de l’accusation. Si à l’évolution des séances et des décisions de la Haute Cour militaire, la thèse du complot contre Beya était confirmée, la situation du maitre espion, pourrait faire craindre celle avec une fin tragique, d’un autre maitre espion, Soumeyelou Boubeye Maiga. Plusieurs années patron des renseignements au Mali, ancien Conseiller spécial en matière de sécurité, Ministre de la défense et des affaires étrangères et Premier ministre, dernière fonction officielle qu’il a occupé avant que la maladie en prison ne l’emporte, faute des soins appropriés, Boubeye Maiga, fut selon plusieurs sources victime d’un règlement de compte.
En effet, face à la détérioration de l’état de santé de Soumeyelou Boubeye Maiga, ses proches n’ont cessé de demander une liberté provisoire pour son évacuation à l’étranger. Assimi Goita, Président de la transition au Mali, proche de la Russie, n’a pas voulu en entendre parler, laissant mourir un securocrate, patron de l’observatoire Sahélien de lutte contre le terrorisme, considéré très proche de la France et des Etats-Unis mais qui avait, comme François Beya, des entrées en Afrique et à Brazzaville. Les proches de Maiga, l’ont assuré : « il n’aurait pas aimé qu’on le pleure. » Des larmes, il y en a eu le 24 mars aux obsèques de Soumeyelou Boubeye Maiga cinq jours après son décès. Pour les proches de Maiga, les souffrances qu’il a subies tout au long de sa maladie en prison, ainsi que le martyr qu’il a connu, servent de raison aux maliens pour sortir leur pays du chaos.
Plusieurs observateurs craignent que la volonté de ceux qui alimentent une guerre de palais chez Félix Tshisekedi, pour régler des comptes à François Beya, une figure emblématique de la sécurité en Afrique, conduise à une fin similaire à celle de Maiga au Mali, s’il ne bénéficie pas rapidement des soins de santé appropriés. Il n’y a aucune raison que le régime de Kinshasa laisse mourir le soldat François Beya en prison alors qu’en réalité, aucun fondement rationnel ne sert de soubassement aux accusations portées contre lui.
La forme corrompt le fond, l’Anr a failli dans le montage de l’acte d’accusation ?
Pour les spécialistes du droit, qui ont assisté à la deuxième et à la troisième audiences du procès Beya, à la Haute Cour militaire, il n’y a aucun doute, les méthodes « ANR » dans ce dossier, affaiblissent la République ainsi que le Combat de Félix Tshisekedi pour l’avènement de l’Etat de droit. Les Procès-verbaux non signés, en ce qui concerne les mémoires uniques, tous les collectifs ont démontré l’incompétence de la cour à juger François Beya, civil de son état par la haute cour militaire. Pour les collectifs des avocats de François Beya et consort, leurs clients doivent être jugés, par leurs juges naturels, conformément à la constitution et aux lois en la matière. Autre épine dans le pied du ministère public, est l’élément matériel de l’infraction du complot contre le Chef de l’Etat. Les collectifs ont démontré qu’il n’y a aucun élément matériel pouvant retenir en détention le conseiller spécial François Beya et consort. Les avocats de François Beya ont battu en brèche les accusations d’atteinte à la vie du Président de la République, en démontrant qu’à l’absence d’une date précise pour le complot, de lieu de réunion des conspirateurs, d’absence de réunion avec un tiers, pour la défense de François Beya, il s’agit tout simplement d’une action irrecevable pour violation grave des droits des prévenus.
Des plus en plus mobilisés par ce qui semble être la déroute judiciaire des accusations contre le Conseiller spécial de Félix Tshisekedi, ses avocats et ses proches s’activent au regard de son état de santé, pour obtenir sa liberté provisoire en premier lieu avant l’abandon des poursuites. Des sources concordantes, confirment, le regret du Président Tshisekedi au traitement qui a été réservé à son Conseiller Spécial, par l’Agence nationale de renseignement. L’audience du vendredi prochain, pourrait réserver des rebondissements dans ce dossier aussi flou que la vapeur.
La rédaction