Octobre rose: Que savoir du Cancer des seins? Les révélations du Dr Onya Katako Yasmine

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Aux commandes depuis quelques années du Centre médical Boboto, dans la commune de Kalamu, Dr Yasmine Onya Katako fait de la lutte contre le cancer son cheval de bataille. Mariée et mère de trois enfants, elle s’est résolue de s’engager dans la sensibilisation pour réduire, tant soit peu, les cas de cancer de sein qui, révèle-t-elle, menace une femme sur onze en République démocratique du Congo. C’est dans cette optique que ce médecin généraliste, actif au sein du Programme National de Lutte contre le Monkey Pox et Fièvres hémorragiques virales (PNLMPX-FHV), a bien voulu éclairer la lanterne des lecteurs de l’hebdomadaire ’’Les Défis-Congolais’’.

C’est quoi le cancer du sein ?


Le cancer du sein est une tumeur maligne de la glande mammaire. Autrement dit, c’est un cancer qui naît dans les unités cellulaires dont la fonction est de sécréter le lait, les unités ductolobulaires du sein.
En quoi peut-on détecter les symptômes du cancer de sein ?
Les personnes atteintes de cette maladie peuvent ne pas présenter de symptômes, mais généralement elles manifestent des signes suivants : au niveau de la poitrine, on constate des grosseurs, de l’inconfort, un mamelon investi… ou des écoulements mammaires. Les autres symptômes courants sont notamment les rougeurs ou les ganglions lymphatiques enflés.

Y a-t-il beaucoup de cas de cancer de sein en RDC ?

Effectivement. Beaucoup de cas sont enregistrés ici au pays. Et ce sont plus les femmes qui sont affectées…

Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par le cancer du sein que les hommes ?

Un homme a substantiellement moins de risque d’être atteint d’un cancer du sein qu’une femme, parce que les cellules de ses canaux mammaires sont moins développées que chez la femme.

Est-il aujourd’hui possible de traiter ce type de cancer ?

Bien sûr, c’est possible. Ce traitement fait généralement appel, selon les protocoles, à la chirurgie, à la radiothérapie, à la chimiothérapie… A la combinaison de ces soins, on peut associer l’hormonothérapie.

Selon certaines sources médicales, le recours à l’auto palpation est régulièrement recommandé pour prévenir le cancer du sein. Etes-vous de cet avis ?

Bien entendu. Mais, comment allez-vous procéder ? La démarche est la suivante. Vous devez d’abord commencer par un examen visuel. Vous devez vous regarder dans une glace et vous demander si votre poitrine est toujours identique. Vos mamelons ont-ils la même forme ? Présentent-ils des renforcements, des meurtrissures, des gonflements, un écoulement… ? Les veines sont-elles plus visibles sur un sein que sur l’autre ?

Existe-t-il d’autres méthodes pour détecter le cancer du sein ?

Evidemment ! Vous pouvez procéder par cinq étapes. Primo, vous pouvez vous allonger sur le dos et poser la main derrière la tête. Cette position plaque le tissu mammaire contre la cage thoracique et en facilite ainsi l’examen. Utilisez, par la suite, l’extrémité des trois doigts du milieu de la main libre, et examinez le sein qui lui est opposé… Secundo, il y a lieu de déplacer les doigts en petits cercles de la taille d’une pièce de 10 centimes. Ensuite, dessiner trois cercles au même endroit, en commençant par une pression légère, puis moyenne, et enfin profonde. Et alors, avancer les doigts vers la zone suivante, sans décoller les doigts de la peau…

Que faire par la suite ?

Examiner, en troisième lieu, tout le sein, de la clavicule vers la base du sein et du sternum jusqu’à l’aisselle. Puis, prendre bien le temps d’examiner les aisselles où de nombreux cancers du sein peuvent se développer. Quatrièmement, déplacer l’extrémité de doigts partant de la clavicule vers la base du sein et du sternum jusqu’à l’aisselle. Remonter, puis descendre et ainsi de suite. S’assurer à cet effet que l’examen se fait avec attention à la zone lymphatique…

Qu’en est-il de la dernière étape ?

La dernière étape consistera à presser doucement le mamelon. Le meilleur moment pour effectuer l’examen se situe une semaine après la fin des règles, lorsque les seins redeviennent souvent moins sensibles. Et alors, il conviendra d’effectuer l’examen au même moment chaque mois pour rechercher n’importe quelle douleur, quelle décharge ou sensation inhabituelle. Plus vous effectuerez cet examen, plus vous saurez ce qui est normal pour vous.

Entant que cancérologue, avez-vous déjà mené des actions pouvant sensibiliser et pousser les femmes à se faire dépister ?

Oui, nous organisons des conférences dans différents endroits, surtout dans les milieux reculés ou nous avons constaté que les femmes sont sous-informées et des campagnes de sensibilisation au dépistage sont en gestation.

Propos recueillis par Ruth Ngwanza

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